Espalion | Classement sans suite de la plainte d’abus sexuel et de viol sur mineur contre le directeur du Lycée Catholique

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En septembre dernier, il avait été réaffecté comme enseignant au lycée privé E. de Rodat à Toulouse
Le parquet de Rodez a décidé de classer sans suite la plainte de Simon, un mineur qui accusait l’ancien directeur de son lycée catholique, à Espalion, dans l’Aveyron d’abus sexuels et de viol. Sa famille évoque toujours une emprise.

Le parquet de Rodez dans l’Aveyron a décidé de classer sans suite la plainte de Simon*, un mineur de 16 ans, qui accusait l’ancien directeur de son lycée catholique, à Espalion, dans l’Aveyron, M.B, 39 ans, d’abus sexuels et de viol, comme l’ont révélé hier, mercredi 13 mars 2024.

Une décision prise à la fin de la semaine dernière, confirme le procureur Nicolas Rigot-Muller, joint par France 3 Occitanie, ce jeudi 14 mars 2024, et révélé hier par nos confrères de Centre presse Aveyron.

Après plusieurs mois d’enquête, la contrainte morale ou “phénomène d’emprise” n’a pu être établie explique le parquet, qui n’a pas observé d’absence de contentement.

“Pour qu’il y ait une atteinte sexuelle imposée à un majeur ou un mineur entre 15 et 18 ans, il faut établir soit des violences, soit des menaces, soit une contrainte, soit une surprise”, rappelle le procureur Nicolas Rigot-Muller.

La question d’une éventuelle emprise traduite en termes juridiques par “contrainte morale”, “n’a pas été établie à la fin des investigations”, conclut le procureur.

Il y a un an, en février 2023, la famille de Simon avait porté plainte contre cet ancien directeur du collège lycée de l’Immaculée conception à Espalion qu’il dirigeait depuis 2017, pour des faits présumés d‘« abus sexuel » et de « corruption de mineur ».

En juin dernier, Simon, alors élève de seconde et âgé de 16 ans au moment des faits présumés, avait lui aussi porté plainte en son nom, pour viol.

L’affaire avait secoué le monde de l’enseignement privé au printemps dernier lorsque la direction diocésaine de l’enseignement catholique avait expliqué, dans une lettre adressée aux parents d’élèves révélée par Centre Presse et Midi Libre, pourquoi le directeur de l’Immaculée Conception ne reviendrait pas, après avoir décidé de mesures “conservatoires ” dans un premier temps.

Suspendu de ses fonctions d’enseignant

En septembre dernier, M.B, 39 ans, avait été réaffecté en tant qu’enseignant par le rectorat de Toulouse dans la Ville rose comme enseignant d’histoire-géographie au lycée privé Emilie de Rodat.

Cette décision avait suscité l’inquiétude de la famille du plaignant, qui avait témoigné auprès de France 3 Occitanie.

Elle y évoquait notamment les 90 000 Sms échangés entre Simon et M.B découverts par les enquêteurs.

Quelques semaines plus tard, M.B avait été suspendu de ses fonctions de l’établissement toulousain par le rectorat.

Pour la famille de Simon, supposant toujours “un phénomène d’emprise“, que la justice n’a pourtant pas caractérisé, ce classement sans suite est un coup de massue.

“On n’est pas surpris puisque notre fils lui avait envoyé un SMS en novembre dernier indiquant qu’il se rétractait, explique Marie*, sa maman :

 “Je ne veux plus mentir, je n’y arrive plus (…) tout ce qui t’arrive est injuste, je vais prendre la responsabilité de leur avouer ma vraie version”, aurait écrit Simon dans son texto.

” À la lecture du SMS par le gendarme en charge de l’enquête, mon mari et moi, nous nous sommes tous les deux regardés.

Ce message était tellement bien écrit que ce n’était pas possible que cela soit celui de notre fils (NDRL : même s’il provenait de son téléphone).

Il nous avait expliqué qu’il l’aimait, qu’il ne voulait pas lui faire de mal.

Pour nous, c’est une reprise d’emprise, car il l’avait revu, il nous l’a dit.

Il l’a retourné complètement”, estime Marie.

Un soulagement pour l’accusé

Pour la défense de M.B, Me Maxime Bessière, la décision du parquet est:

“un soulagement pour son client dont l’innocence a été reconnue. On va essayer de remonter le temps et de remettre en cause toutes les atteintes à la présomption d’innocence et les abus de faiblesse commis sur mon client durant cette période-là”.

Par abus de faiblesse, l’avocat de M.B entend “la manière dont son client s’est fait forcer la main pour signer une rupture conventionnelle” par diverses personnes pour l’obliger à quitter ses fonctions de directeur du lycée de l’Immaculée Conception.

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