Le Mans | Prison avec sursis pour des “chatouilles” sur la poitrine de sa petite-fille

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“Faut pas pousser ! La poitrine, c’est pas le sexe”
Un Manceau de 80 ans a été condamné par le tribunal du Mans à dix mois de prison avec sursis pour des attouchements sur sa petite-fille, âgée de 14 ans au moment des faits. Des caresses au niveau de la poitrine, que le prévenu a n’a pas reconnu comme des “agressions sexuelles”.

Il a réfuté le terme durant tout son procès, mais c’est bien pour agressions sexuelles qu’un Manceau de 80 ans a été condamné par le tribunal du Mans ce lundi 2 octobre. Des faits commis entre juillet 2021 et juillet 2022 sur sa petite fille, âgée de 14 ans au moment des faits.

Lorsque Laly* a décidé d’appeler la police, le 17 juillet 2022, ça durait depuis un an.

Un an qu’elle subissait les mains baladeuses de son grand-père lorsqu’elle séjournait chez ses grands-parents le week-end ou pendant les vacances. La plupart du temps le matin ou le soir devant la télé, toujours en l’absence de sa grand-mère.

Ce matin-là, papy avait passé les mains sous son débardeur pendant qu’elle prenait son petit-déjeuner. Elle avait ensuite décidé de quitter les lieux.

“Faut pas pousser ! La poitrine, c’est pas le sexe”

Obligé de s’assoir à la barre du tribunal, l’homme de 80 ans reconnaît les faits, mais ne voit pas le mal :

“Oui, c’est vrai, mais c’était des chatouilles, comme d’habitude”.

Ils aimaient bien “se chamailler”, confirme la grand-mère, pour qui Laly*”est une menteuse”*.

“Vous admettez les faits, donc les agressions sexuelles ?”, demande la présidente Céline Duveau.

“Ah non ! Faut pas pousser quand même, la poitrine, c’est pas le sexe…”, répond Gérard, par ailleurs incapable de donner l’âge de sa petite-fille.

La procureure souligne “la baisse des performances cognitives” du vieil homme, mais aussi son absence d’empathie et de remise en question par rapport aux déclarations de la victime.

“Si c’est un jeu, l’auteur oublie qu’il n’y a que lui qui s’amuse”, s’indigne Me Alain Ifrah, l’avocat de Laly, avant d’interroger le prévenu :

“Mais pourquoi la poitrine ? Pourquoi pas le nez ou les oreilles ?” Pas de réponse.

Pour l’avocate de la défense, Me Delphine Bedouet, son client “rustre, à l’éducation de garçon de ferme”, n’a tout simplement pas réalisé que sa petite-fille était en train de devenir une femme :

“Ce qui pouvait être naturel avec sa petite-fille à six ou sept ans ne l’est plus à un certain âge, il aurait dû le savoir.”

En plus de sa condamnation, le tribunal a demandé son inscription au Fijais (fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles).

*Le prénom a été modifié

Ruddy Guilmin
France Bleu Maine

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