Epinay-sous-Sénart | Une collégienne victime d’agression sexuelle lors d’une « Journée de la fesse » lancée par des élèves

Cette initiative plus que douteuse, lancée par des élèves sur les réseaux sociaux, s’est déroulée à deux reprises au sein du collège La-Vallée. Une collégienne a déposé plainte pour agression sexuelle.

Epinay-sous-Sénart – Collège La-Vallée. Photo LP/J.M.

« Elle va devoir vivre avec ça ». La mère d’une élève de 5e est choquée par les faits qui se sont déroulés le 25 janvier au collège La-Vallée d’Epinay-sous-Sénart (Essonne).

Sa fille aurait été victime de harcèlement et d’agression sexuelle au sein et en dehors de l’établissement suite à une « journée de la fesse », décrétée par les élèves eux-mêmes sur les réseaux sociaux.

Le 25 janvier dernier, sa fille se rendait au collège sans réelle crainte, mais en ayant pris connaissance la veille de cette journée particulière, initiée par quelques élèves en classe de 5e, notamment via le réseau social Snapchat.

Selon ceux qui l’ont lancée, la « Journée de la fesse » permettait aux filles de toucher les fesses des garçons, et vice-versa.

« Chaque attouchement rapportait des points » à son auteur, nous confient d’autres élèves du collège.

C’est en fin de journée que l’élève de 5e aurait été victime d’attouchements de la part d’autres camarades durant l’heure de permanence.

« J’ai dit au surveillant ce qu’il venait de se passer, mais il s’est tourné sans rien dire, confie-t-elle.

Ils ont continué à essayer de me toucher les fesses à moi et à d’autres à la récréation, dans les couloirs… »

Mais la journée ne s’est pas arrêtée là pour la collégienne.

Le harcèlement qu’elle aurait subi de trois élèves se serait poursuivi en dehors de l’établissement, alors qu’elle se rendait à son entraînement de gymnastique.

« Ils étaient dans le gymnase pendant mon entraînement.

Quand je suis sortie, à 20 heures, ils se sont enfuis.

En réalité, ils m’attendaient sur le chemin du retour.

J’ai été suivie jusqu’à mon immeuble, où j’ai été victime d’agression sexuelle », relate-t-elle.

« Ma fille est traumatisée.

Elle s’est d’abord sentie coupable, et non victime.

D’autant plus qu’au collège, elle s’est ensuite fait insulter, et l’un des protagonistes se vante du délit qu’il a commis.

Un autre élève menace ma fille de la taser, en l’insultant de balance », confie sa mère.

Suite à ces incidents, « des consignes de surveillance accrue ont été données à nos agents de la police municipale, aux abords des établissements scolaires et sportifs de la ville », affirme le maire (DVD), Georges Pujals.

Mère et fille ont déposé plainte pour « atteinte sexuelle commise en réunion », « non-assistance à mineur en danger » et « menaces réitérées de violences ».

Sollicitée, la directrice de l’établissement n’a pas souhaité réagir.

De son côté, la direction académique assure que « dès les faits connus par la direction de l’établissement, la victime a été entendue et la famille reçue.

Une mesure disciplinaire a été immédiatement prise contre l’auteur présumé.

Un signalement a été transmis à Madame le Procureur ».

En effet, selon nos informations, l’élève en question a été exclu de l’établissement à titre temporaire d’une semaine.

Une enquête a été ouverte pour agression sexuelle et harcèlement.

« Les investigations se poursuivent actuellement afin d’identifier les auteurs de ces délits », indique une source proche du dossier.

Le vendredi suivant, le 1er février, une nouvelle « journée de la fesse » a eu lieu au collège La-Vallée.

« Aucune prévention n’a été faite par l’établissement auprès des élèves.

Comme personne ne m’a jamais appelée quand ma fille a subi ces attouchements au sein du collège ! », affirme sa maman.

« Au départ, lorsque l’on a demandé des comptes à la direction, on nous a répondu que c’était un jeu entre élèves », enchérissent plusieurs parents d’élèves.

La première opération de prévention du collège a été effectuée ce mercredi 20 février, près d’un mois après les premiers incidents.

« A l’initiative l’établissement, une action de prévention à destination des classes concernées s’est tenue avec l’association Val d’Yerres Prévention.

L’association organisera également à la rentrée des vacances d’hiver, une intervention sur le thème des relations filles/garçons », communique la direction académique.

* Les identités ont été modifiées.

Source : Le Parisien

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