Epinal | Un pédocriminel vient d’écoper de prison ferme pour attouchements sexuels incestueux et viols sur mineur

Condamné pour attouchements sexuels commis sur sa demi-sœur de 6 ans et pour des viols sur son voisin de 20 ans.

La cour d’assises jugeait un jeune homme de 20 ans coupable d’avoir abusé de sa demi-sœur de 6 ans et de son voisin de son âge. L’accusé, comme ses victimes, à des degrés un peu différents, souffrent de déficiences mentales reconnues. La cour d’assises retiendra l’altération du comportement pour le jeune homme jugé coupable.

Après trois jours de procès, Jordan G. (20 ans) a été condamné à six ans d’emprisonnement par la cour d’assises des Vosges pour des attouchements sexuels commis sur sa demi-sœur (6 ans) et sur son voisin (20 ans). Les faits se sont déroulés à Mirecourt en 2017.

Pour Me Cyrille Gauthier, avocat de la défense, les différents éléments ne permettent pas de dire qu’il y a eu viol sur la fillette. La cour lui a donné raison.

Les procès donnent parfois lieu à des « guéguerres » entre avocats. Rien de tout ça avec celui qui s’est terminé ce vendredi 7 février après-midi, avec la condamnation de Jordan G. à six années d’emprisonnement et à un suivi socio-judiciaire de sept ans.

La cour d’assises a retenu l’altération du comportement, pas le viol sur Anaïs*. Mais bien les viols sur Pierre*.

Cela étant, des deux côtés de la barre, chacun a parfaitement mesuré les circonstances plus que particulières et délicates de ce dossier, ainsi que le profil des victimes, de l’accusé et des proches.

Un univers de misère sociale mis en avant dès l’ouverture des débats.

Alors, les conseils des parties civiles, comme l’avocat de l’accusé ont veillé à entourer leurs questions, puis leur plaidoirie d’un maximum de pudeur et de compassion. Le contraire aurait étonné tant Mes Farida Ayadi, Renaud Gérardin et Cyrille Gauthier n’ont pas pour habitude d’hurler au loup dès qu’ils enfilent la robe noire.

Pourtant, il faut bien avouer que les heures passées dans la salle d’audience depuis mercredi matin ont été très pesantes.

La cour d’assises des Vosges jugeait, on le sait, un jeune homme de 20 ans coupable d’avoir abusé de sa demi-sœur de 6 ans et de son voisin de son âge ( nos éditions précédentes ).

L’accusé, comme ses victimes, à des degrés un peu différents, souffrent de déficiences mentales reconnues.

Me Ayadi, conseil de Pierre* le rappela avant d’enchaîner.

« Misère sociale, intellectuelle et affective certes, mais il y a deux victimes d’actes abominables. Un viol, c’est quelque chose qu’on n’a pas voulu. Mon client est vulnérable et il a été menacé. Il attend de vous de pouvoir se reconstruire. »

Me Gérardin enchaîna sur le même ton.

« Je suis l’avocat d’une petite fille qui a subi l’horreur. Elle va devoir vivre, comme sa mère (N.D.L.R. : sa maman a été violée par son père alors qu’elle avait six ans), avec ce fardeau. La petite a dit que ça s’était passé une fois (N.D.L.R. : doigt dans l’anus), donc elle est capable de se prononcer. En revanche, je suis circonspect par rapport aux explications de Jordan. »

Des doutes, et plus encore, affichés également par l’avocat général, Yann Daniel lequel a requis sept années d’emprisonnement et autant de suivi socio-judiciaire.

« La particularité », expliquait Yann Daniel, « c’est que l’accusé a reconnu rapidement des pénétrations digitales dans le sexe et le rectum de la petite fille. Ici, il est en retrait par rapport à ce qu’il a pu déclarer. Moi, je suis convaincu que les infractions de viols sont caractérisées. »

Un avis évidemment balayé d’un revers de manche par Me Cyrille Gauthier, en défense de l’accusé.

« Déjà », souligna-t-il, « il y a des familles qui ont moins de chances que d’autres. C’est un dossier particulièrement sensible, tout le monde l’a dit. L’altération du comportement de mon client ne fait aucun doute. Sa culpabilité est donc amoindrie. Rien ne nous permet de dire qu’il a eu pénétration digitale. On a mis dans la tête de la petite file qu’il y a eu agression sexuelle. Je retiendrai aussi la position équivoque du jeune majeur dans ses déclarations. Sept ans de prison à quelqu’un qui a déjà souffert vingt ans, ça me paraît beaucoup. »

Le condamné effectuera un an de moins.

* Les prénoms ont été modifiés

Source : vosgesmatin.fr

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