Doubs | Soumission chimique un père de famille condamné à 15 ans de réclusion pour viols

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Il a violé ses jumelles, qu’il endormait grâce à des somnifères et des anxiolytiques
Un homme de 42 ans a été condamné lundi 10 février par la cour criminelle du Doubs pour avoir violé ses jumelles à peine majeures, qu’il endormait grâce à des somnifères et des anxiolytiques.

C’est une affaire complexe et particulièrement sordide.

Un père de famille de 42 ans a été condamné lundi 10 février par la cour criminelle du Doubs à 15 ans de réclusion pour avoir violé, souvent sous soumission chimique, ses filles, des jumelles alors tout juste majeures.

La cour a suivi les réquisitions de l’avocate générale, Margaret Parietti, qui avait demandé le maximum de la peine encourue pour «viols par ascendant» lors du procès lundi à Besançon.

Les faits se situent entre 2021 et 2023 pour l’une, et 2022 et 2023 pour l’autre, alors que les jumelles avaient 18 et 19 ans, a expliqué Margaret Parietti ce mardi, évoquant la personnalité de «pervers narcissique» de l’accusé qui a «mis tout le monde sous contrôle», y compris la mère, qui avait quitté le domicile en 2009.

Possession psychologique

Des «somnifères» et des «anxiolytiques» étaient administrés aux jeunes filles, qui n’étaient donc au départ pas conscientes de ce qu’elles subissaient, selon l’accusation.
Selon le quotidien l’Est républicain, l’accusé a exprimé sa «profonde honte» et ses «regrets» lors du procès.

«Elles étaient dans une surveillance permanente», a expliqué l’avocat des jumelles, Mikaël Le Denmat, ajoutant que le père avait instauré un «climat de possession psychologique avant les faits» sous prétexte de les «protéger des dangers du monde extérieur».

Régulièrement, l’une de ses filles était soumise à des examens digitaux du vagin afin de s’assurer qu’elle n’avait pas eu de relation sexuelle.

Il administre ensuite des médicaments qu’il s’était fait prescrire «parce qu’elle avait du mal à dormir» et «bascule dans l’acte sexuel», a expliqué Me Le Denmat.

La première des deux sœurs à avoir été violée se rend compte des agissements de son père quand il lui parle, un jour, d’un détail de son anatomie intime.

Les faits ont finalement été révélés en 2023, grâce à l’intervention d’un détenu de la prison d’Avignon avec lequel l’une des deux sœurs était entrée en contact en jouant en ligne.

Après plusieurs échanges, elle finit par lui révéler que son père abuse d’elle.

Il lui conseille alors de recueillir le sperme de son père pour avoir des preuves.

«Hyper courage»

Le 29 mai 2023, la jeune fille dissimule un flacon dans les toilettes, propose de «prendre la place de sa sœur» puis, une fois l’acte sexuel accompli par son père, prend la fuite avec un petit bocal contenant le sperme vers Marseille, où elle sera prise en charge par l’épouse du détenu.

Cette dernière va l’accompagner au commissariat pour déposer plainte.

Le détenu, qui était en possession d’un téléphone dont il faisait usage la nuit pour jouer à des jeux en réseau, a témoigné lundi par visioconférence depuis son lieu de détention.

L’homme, lui-même condamné pour un viol qu’il nie avoir commis, a expliqué que le viol intrafamilial était quelque chose qui heurtait sa morale et qu’il avait considéré qu’il devait venir en aide à la jeune fille.

Les deux sœurs ont accepté la publicité des débats sauf pendant leur propre déposition devant la cour.

Pour expliquer leur impuissance à parler pendant de longs mois elles ont évoqué la «peur», selon l’Est républicain.

«On est dans l’hyper courage», a estimé Me Le Denmat en commentant la démarche de dénonciation.

«Il fallait sortir de l’emprise» et être «sûres que ça s’arrête vraiment» avec le risque «que ce soit pire» si le plan échouait.

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