Douai | Un ancien animateur devant la justice pour des dizaines de viols et agressions sur mineurs

Un ancien moniteur de centre aéré, près de Dunkerque, est accusé de dizaines de viols et agressions sexuelles sur des enfants et adolescents

La commune de Bourbourg, dans le Nord. — Maps4News

Il était considéré pendant vingt-cinq ans comme un « grand frère ». Un ancien animateur de centre aéré comparaît, à partir de jeudi et jusqu’au 13 septembre, à Douai, dans le Nord, pour des dizaines de viols et agressions sexuelles sur des enfants et adolescents.

Agé aujourd’hui de 52 ans, il est accusé d’abus sexuels sur six mineurs, âgés de 6 à 17 ans au moment des premiers faits, de manière répétée et régulière entre 1990 et 2015 à Bourbourg, près de Dunkerque. Il est également accusé d’agression sexuelle sur un septième jeune.

Employé par la mairie de Bourbourg

Il était alors employé par la mairie de Bourbourg, notamment en tant qu’animateur dans un centre de loisirs pour adolescents situé dans un quartier défavorisé.

Dans son logement de fonction près du centre aéré, il recevait, selon plaignants et témoins, de nombreux enfants rencontrés dans le cadre de ses fonctions. Plusieurs plaignants l’accusent d’avoir poursuivi ces abus après leur majorité.

Ils ont raconté aux enquêteurs avoir continué à voir l’animateur, parfois de leur propre initiative, décrivant une forme d’engrenage, de relation « d’emprise » ou de « dépendance » dont ils ne parvenaient pas à s’extraire.

Des faits contestés

Le mis en cause a toujours contesté les faits, reconnaissant seulement « avoir eu des relations sexuelles consenties » avec « certains » et « uniquement après leur majorité », selon son avocate, Me Alice Cohen-Sabban.

L’affaire éclate en avril 2015 lorsqu’un homme de 29 ans se présente à la gendarmerie, affirmant avoir subi dès l’âge de six ans des attouchements, fellations et pénétrations, à la piscine et lors d’une sortie au cirque, puis, chaque semaine, au domicile de l’animateur pendant son adolescence et régulièrement jusqu’en février 2015.

Ce plaignant « a construit sa sexualité avec ce genre de repères, développé une dépendance » à son agresseur qui « l’a conduit à continuer cette relation adulte, alors qu’il était marié », analyse, auprès de l’AFP, son avocat Me David Brouwer.

« Cela a provoqué un électrochoc »

Mais un jour, « son épouse, rentrant de l’école » lui indique que leur fils de six ans a parlé à cet animateur. « Cela a provoqué un électrochoc, qui l’a poussé à déposer plainte ».

Après les auditions de deux autres hommes s’affirmant victimes, une information judiciaire permettra d’en identifier encore quatre (l’un d’eux n’est pas partie civile).

Selon leurs expertises psychologiques, les plaignants étaient généralement des enfants aux situations difficiles, présentant des « carences affectives », un manque de « repères », et parfois marqués par « l’absence de père ».

Décrit comme un homme discret

La plupart racontent la même histoire : l’accusé assurait les aimer, leur offrait des sucreries et cadeaux comme des places de cinéma ou d’évènements sportifs, les invitait à faire un tour de moto, boire un verre ou regarder la télévision. A son domicile, il leur servait parfois de l’alcool avant d’abuser d’eux, et donnait à certains de l’argent.

Certains sont devenus toxicomanes pendant leur adolescence. Quatre ont par ailleurs été condamnés et incarcérés une fois adultes, dont deux au moins pour des violences sexuelles.

Décrit par son entourage comme un homme discret, serviable, réfléchi, l’accusé était apprécié de ses collègues qui n’ont jamais remarqué de comportements déviants.

Devant les enquêteurs, il a estimé être victime d’un complot imaginé par le premier plaignant pour « sauver son couple » alors qu’il était bisexuel.

Source : 20minutes.fr

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