Douai | Six personnes jugées aux assises pour torture et barbarie sur un enfant de deux ans
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 11/01/2023
- 07:09
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Deux semaines de sévices sur un enfant de deux ans, battu presque à mort : le procès de six personnes, accusées notamment « d’actes de torture et de barbarie » ou de s’être abstenues d’intervenir, s’est ouvert lundi aux assises de Douai.
Le principal accusé est apparu vouté dans le box, en survêtement, les yeux tuméfiés après avoir été « lynché » en prison, selon son avocat.
Séparée de lui par un policier, sa compagne fixe le sol. Tous deux jugés pour « actes de torture et de barbarie », avec deux autres hommes (des parents éloignés), ils ont indiqué à l’audience reconnaître les faits.
La mère, qui comparaît libre, est soupçonnée d’avoir assisté à certains épisodes de violence contre son fils.
Elle est poursuivie pour « non dénonciation » de crime et de mauvais traitements, privation de soins, mais aussi pour des violences régulières sur ses deux enfants.
Une dernière proche est jugée pour n’avoir pas empêché les crimes.
Le petit garçon avait été temporairement confié par sa mère à ce couple d’amis le 5 décembre 2018, à Auberchicourt (Nord).
Il y subira pendant deux semaines un déchaînement de violences, notamment lors de soirées alcoolisées.
Hospitalisé le 18 décembre, il est rapidement placé en coma artificiel.
Il présente un traumatisme crânien grave, de nombreux hématomes et lésions, et des fractures du bassin et du tibia.
De lourdes séquelles
L’enfant, aujourd’hui âgé de sept ans, souffre « d’importantes séquelles neurologiques et psychologiques », selon son avocat, Me Alain Reisenthel.
« Son vocabulaire est réduit, il ne manifeste aucune émotion, ne sent pas la douleur »
et se trouve « incapable de conscientiser son calvaire »,
dit-il à l’AFP, persuadé qu’une « infirmité permanente persistera ».
Les trois hommes qui comparaissent sont notamment soupçonnés de l’avoir utilisé « comme un ballon de football », qu’ils s’envoyaient à coups de pied.
Le petit garçon aurait été ligoté avec du scotch, piétiné, poussé dans les escaliers et privé de sommeil.
L’enquête pointe du doigt un « effet de groupe » dans cette « escalade de violences », sur fond d’alcool et de misère sociale et affective.
Les six accusés étaient alors âgés de 22 à 29 ans.
Le principal accusé a reconnu lors de l’enquête son rôle prépondérant, et des violences antérieures moins graves, évoquant sa consommation d’alcool excessive.
Selon lui, la mère, dépassée, lui avait confié son fils pour « le calmer ».
Lui-même a vécu une enfance « épouvantable »,
marquée par d’intenses violences infligées par ses pères et multiples beaux-pères, une privation d’amour,
et possiblement des abus sexuels,
a résumé l’enquêteur de personnalité.
« Instable, immature, desséché » affectivement, selon le professionnel, il présente un QI « à la limite de la déficience mentale légère ».
Il a été condamné en 2006 pour agression sexuelle sur sa sœur. Aux questions de la cour, il est souvent resté silencieux, prostré, peinant à s’exprimer, voire à comprendre.
Lui et sa compagne sont également jugés pour des violences régulières sur leurs filles.
Dans le Lot, où ils vivaient précédemment, ils avaient été signalés aux services sociaux, mais leurs déménagements réguliers compliquaient le suivi.
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