Donde Vamos | David Hamilton : une autre femme décrit les mêmes faits que Flavie Flament.

Je reprends ici un article censuré ailleurs au sujet du photographe David Hamilton, cité par Thierry Ardisson comme étant l’individu qui aurait agressé Flavie Flament lorsqu’elle était mineure. La prescription des faits implique l’impunité totale, Hamilton restera donc définitivement innocent de ces faits au regard de la justice.

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Toutefois, bien qu’il ait nié les faits dans un communiqué, d’autres femmes, rapporte l’Obs, ont contacté Flavie Flament pour lui dire qu’elles avaient subi les mêmes faits.

Alice et Lucie racontent alors le même mode opératoire que celui décrit par Flavie Flament dans son livre : des caresses qui dérapent, cette tête soudainement entre leurs jambes, des pénétrations… Et leur sidération“.

Est-ce l’une de ces femmes ou bien une autre? En tout cas une collègue a été contactée par une femme qui a détaillé le même scénario, toujours au Cap d’Agde, à la même époque, le même mode opératoire. Et la même honte, le même silence, après la ou les agressions dont elles parlent.

C’est ce témoignage, reçu il y a un mois environ, qui est repris plus bas.

Quant à Hamilton, pas plus tard qu’en mai 2015, il expliquait à Gala qu’il avait toujours été un grand séducteur, que pour trouver les ados qu’il photographiait, il faisait son “marché” dans des pays du nord, qu’il leur donnait en guise de rétribution une photo d’elles en Polaraoïd,

En août 2015, Paris Match lui consacrait une longue interview genre cirage de bottes, intitulée “David Hamilton, un charme flou !”

Dans cette interview, Hamilton -83 ans aujourd’hui- explique comment il fait ses photos de très jeunes filles nues dans des poses souvent suggestives, et précise, comme à regret :

Aujourd’hui, ce ­serait impossible. Photographier la nudité d’une très jeune fille est devenu de nos jours un tabou absolu ! Moi, je n’étais qu’à la recherche de la candeur d’un paradis perdu. Il n’y avait rien de sexuel là-dedans“. Il y a des passages croustillants, dans cette interview.

Comme celui-là :

Jusqu’à 75 ans, j’ai toujours vécu avec quelqu’un. Aujourd’hui, je vis  comme un moine défroqué“.

Puis, la journaliste lui demande où il trouvait ses modèles, et comme par hasard c’est seulement loin, très loin du Cap d’Agde, où pourtant il a trouvé quelques modèles, si l’on en croit les témoignages des femmes qui se font connaître en ce moment.Et dont il utilise encore les photos aujourd’hui.

flavie-flament-2-dvAinsi, Hamilton trouvait ces modèles “Exclusivement en Scandinavie, aux Pays-Bas et dans le nord de l’Allemagne. C’étaient de vraies blondes aux yeux bleus qui portaient encore en elles une innocence que d’autres jeunes filles de nationalités différentes, au même âge, avaient déjà perdue. Pour chacune, j’avais l’autorisation écrite des parents et lorsque je les emmenais autour du monde, des Maldives à Hawaï, je tenais le rôle du père de famille ! Le règlement était très strict : interdiction d’aller en boîte de nuit, de se maquiller, d’avoir un petit copain…” Tiens donc, aurais-je envie de dire.

Pour en revenir à l’article de l’Obs paru le 16 novembre, il se termine ainsi :

Une quatrième femme s’est manifestée. Nous l’avons eue au téléphone. Elle affirme avoir été violée à 14 ans, en 1967, soit vingt ans plus tôt que les faits décrits précédemment. Pas au Cap d’Agde, mais à Ramatuelle, dans la maison que le photographe possède, et où il séjourne encore souvent aujourd’hui“.

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“”Une victime de David Hamilton parle : il m’a violée, j’avais 13 ans !

Tout a commencé au camp naturiste de Cap d’Agde où j’allais en vacances avec mes parents.

Une jeune fille nous a abordés, mes parents et moi-même, déclarant que David Hamilton m’ayant repérée voudrait faire des photos avec moi.

A cette époque cet artiste s’était forgé une réputation de bon photographe, sa renommée était internationale.

Tout le monde connaissait « ses flous artistiques » d’adolescentes dénudées, ses« jeunes filles en fleurs ». Rien de choquant dans un camp de naturistes. Aussi mes parents m’ont-ils encouragée à faire un essai, l’occasion de vivre une aventure insolite à mon âge !

Un rendez-vous a été pris dans sa studette du Cap d’Agde où il fit signer un petit document sur papier bristol à mes parents. Je ne me souviens pas du contenu.

Il ne payait pas ses mannequins pécuniairement mais leur donnait une photo Polaroïd en fin de séance, ce qui devait être considéré comme l’honneur suprême, un peu comme Picasso qui signait les nappes des restaurateurs chez qui il mangeait en échange du repas servi.

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David Hamilton promettait à ses jeunes modèles de les propulser dans une belle carrière, il s’engageait à leur faire faire le tour du monde « si ça se passait bien ».

Les mannequins arrivaient nues chez lui, ce qui était d’usage dans le camp naturiste.

Lors de la première séance, il m’a ouvert la porte, dévêtu, l’appareil photo en bandoulière autour du cou. Les photos qu’il a prises étaient soft : j’étais habillée d’un grand et magnifique tutu…

Je suis revenue pour d’autres prises les jours suivants.

Il m’a emmenée dans la chambre après quelques photos.

Là, il m’a dit qu’il allait me faire quelque chose qu’il faisait à tous ses mannequins, et qu’elles aimaient ça. J’étais mal à l’aise, j’étais incapable de réagir, incapable de m’opposer avec fermeté.

Il a rajouté : « Tu me diras ce que ça te fait »… Mais quand il a fini et qu’il m’a demandé ce que ça m’avait fait je lui ai répondu, laconique : « Rien, ça m’a rien fait »… Le dégoût m’avait envahie. Il venait de me violer, j’avais 13 ans…

Je me souviens d’une autre fille, qui devait avoir 15 ou 16 ans tout au plus qui obéissait à tous ses ordres, à tous ses désirs. Il lui en faisait autant, elle ne réagissait pas d’avantage.

Il s’est passé un autre événement un peu plus tard. Après cela, je me suis cachée afin qu’il ne me retrouve pas. Je l’ai fui, espérant ne plus jamais le croiser.

Mes parents déconcertés par mon attitude ont fini par comprendre la raison de ma dérobée en feuilletant mon journal intime. La consternation les a saisis. Ils se sont sentis démunis, impuissants face à la notoriété du photographe, du violeur.

J’ai capitulé et essayé de tourner la page.

Quelques années plus tard, j’ai cru reconnaître Hamilton dans les rues d’une grande ville. J’ai foncé dans sa direction pour hurler sur lui toute la haine et l’amertume qu’il avait créées en moi. Arrivée à la hauteur de l’individu, j’ai réalisé que je m’étais trompée, ce n’était pas lui.

Cet homme m’a infligée une blessure profonde qui malgré le temps a du mal à cicatriser.

L’opprobre est pour cet homme !

flavie-flament-4-dvQu’est-ce qui empêche une victime de porter plainte dans les délais prévus par le Code Pénal ? Les raisons sont nombreuses.

Mais est-il juste qu’une victime vive avec un sentiment d’injustice aggravant la plaie que le viol a laissée ?

Flavie Flament, victime elle aussi d’un photographe dont le témoignage rappelle étrangement celui du témoin ci-dessus… Le choc traumatique a été si violent que Flavie Flament s’est inconsciemment plongée dans une amnésie dont elle est ressortie très tard, trop tard pour porter plainte contre son violeur qui bénéficie de la prescription de son crime.

Se pose de nouveau le problème de l’imprescriptibilité des crimes sexuels sur enfants : il devient de salubrité publique que cette loi soit adoptée en France !

Par son courage, Flavie Flament ouvre une voie… Soyons à ses côtés pour que la loi soit modifiée en faveur des victimes.

Il est temps de tout faire pour que les crimes sexuels sur mineurs soient imprescriptibles !

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Je reprends le clavier.

La prescription est un problème réel en ce qui concerne la pédocriminalité, car l’impunité n’incite pas à la modération. Et puis, le fait que suite au choc traumatique, un grand nombre de victimes ne retrouvent la mémoire des faits que des années après n’est pas pris en compte, ce qui entraîne le risque d’ajouter des victimes une liste qu’on aurait pu écourter par une sanction judiciaire.

On verra bien ce qu’il se passera concernant Hamilton. Les faits qui sont aujourd’hui dénoncés semblent tous être prescrits. Mais Hamilton ne peut décemment pas gagner un procès en diffamation contre les gens qui le citent comme étant le photographe pédophile du Cap d’Agde, dont Flavie Flament avait refusé, alors qu’elle était encre seule à parler, de citer le nom.

L’une de celles qui l’accusent avait même porté plainte dix ans après les faits, dans les délais légaux, en 1997, mais cette plainte a été classée sans suite, selon l’Obs. Une confrontation a eu lieu, Hamilton a nié en bloc. Cette femme a donc tenté de se porter partie civile, mais là on lui a réclamé la somme hallucinante de 30.000F pour ticket d’entrée: “Je me suis dit qu’il était trop protégé, que le combat était perdu d’avance, que j’allais y perdre ma vie.”, déclaré cette femme, manifestement à raison.

Source : dondevamos.canalblog.com

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