Digne-les-Bains | Un boulanger condamné pour agressions sexuelles et harcèlement sur 3 mineures

Le boulanger dignois reconnu coupable de harcèlement sexuel

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Un employeur était jugé devant le tribunal correctionnel de Digne-les-Bains (Alpes-de-Haute-Provence) pour agression sexuelle et harcèlement sur mineurs

L’homme âgé de 57 ans, placé sous contrôle judiciaire depuis 2014, était poursuivi pour des faits qui se seraient déroulés entre 2010 et 2013, au sein même de la boulangerie et du laboratoire de pâtisserie, sur trois jeunes employées âgées de 14 à 19 ans.

Au total, trois plaignantes, qui dénonceront à la barre des attouchements et des comportements émaillés de détails précis.

« Il se frottait contre moi, les mains baladeuses », « il m’a plaquée contre le frigo », « il s’est masturbé plusieurs fois devant moi en me prenant le poignet », ou encore, « il m’a embrassée par surprise »,

ont elles rapporté aux enquêteurs, évoquant de plus

« les blagues salaces »

quotidiennes, les cadeaux (lingerie, parfum…), et les nombreux SMS envoyés comme autant d’invitations sexuelles.

Le prévenu, soutenu par sept témoins qui viendront souligner le portrait d’un homme posé, soucieux du bien être de ses employés, « un père d’adoption » pour les jeunes victimes, lancera au tribunal, « c’est un complot », niant farouchement les faits.

« Salace, c’est un mot qui ne fait pas partie de mon vocabulaire »,

ajoutera t-il,

« même s’il a pu m’arriver de faire des blagues ».

Sera évoquée une volonté de vengeance de la part de ces mineures qui auraient été « jalouses », du mariage de leur patron. Des « allégations mensongères » pour la partie civile, qui par la voix de Me Nathalie Lourenco évoquera

« des jeunes filles fragiles sous l’emprise psychologique d’un abuseur typique».

Pour Pauline Loine, substitut du procureur de la République,

« elles n’ont pas pu tout inventer »,

notamment la plus jeune victime qui n’a effectué qu’un stage de 8 jours chez le prévenu.

« Ce n’est pas simplement de la goujaterie…On n’est pas là pour juger des blagues salaces, mais des faits d’agression sexuelle vis à vis de jeunes femmes en position de dépendance absolue ».

Réclamant en répression une peine de 2 ans dont 1 an avec sursis et obligation de soins,

« il faut qu’il comprenne que le cadre humain a été largement transgressé ».

« C’est le doute qui prévaut dans cette affaire », plaidera la défense, Me Corinne Santiago, rappelant que faute de preuves matérielles, c’est la parole des victimes contre celle de l’agresseur présumé.

Le tribunal a reconnu coupable le boulanger, et l’a condamné à 3 ans de suivi socio-judiciaire avec une obligation de soins. En outre, il a l’interdiction d’entrer en contact avec les victimes, ainsi que de tous mineurs exception faite de son entourage et clientèle.

Il devra enfin indemniser les victimes respectivement à hauteur de 2 000 €, 1 000 €, et 800 €, auxquels s’ajoutent 800 € pour chacune d’entre elles au titre de l’article 475-1.

Source : hauteprovenceinfo

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