Dieppe | 5 ans de prison pour des agressions sexuelles sur des frères mineurs
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 30/06/2018
- 00:00
Catégories :
Mots clés :
Un homme de 65 ans domicilié dans le pays de Bray a été condamné lundi 25 juin à 5 ans de prison pour des agressions sexuelles. Il reconnaît une partie des faits.
« Je n’aime pas ses bisous bizarres dans le cou ». L’enfant désigne ainsi l’ami de la famille. Celui qui se rend indispensable depuis cinq mois, prête de l’argent aux parents pour acheter une voiture, fait quelques beaux cadeaux à ses frères. Des frères qui eux aussi ont subi des baisers, des caresses et parfois plus…
Le témoignage du pré-ado a enclenché une enquête qui conduit le prévenu, 65 ans, en correctionnelle. Il est prévenu d’agression sexuelle sur mineurs de moins de 15 ans, pendant la période janvier à mai 2017 dans le pays de Bray. Les victimes sont des frères ainsi qu’une enfant qu’il avait élevée comme sa fille.
Le prévenu avait créé les circonstances de proximité pour faire venir individuellement les frères dans sa maison. Il les faisait monter dans sa chambre et les allongeait sur le lit. Il s’est d’abord attaqué au plus fragile pour lequel il « s’était pris d’une véritable affection ».
L’un des enfants, ne se déroba pas. Mais il commença à manifester des troubles du comportement, troubles du sommeil.
C’est le troisième frère qui s’en est le mieux sorti. Il a manifesté le plus nettement son désaccord avec de telles pratiques.
A la barre, le prévenu devait également répondre d’enregistrement et de détention d’images à caractère pédo-pornographique. Bien qu’il clame qu’il s’agissait d’une « photo en situation, d’un enfant qui se promenait nu ».
« Un boulet depuis 50 ans »
« Un jour, je me suis retrouvé seul dans la chambre avec l’un des enfants. Ma pulsion a été plus forte que ma raison… Je traîne ce boulet depuis 50 ans ». Le détenu tout au long de l’audience reconnaît sa faute, sa gravité mais uniquement en ce qui concerne l’un des enfants.
Lorsqu’il rentrait chez lui, le jeune garçon se lavait car il se sentait « dégoûtant ». Les bonbons, les beaux cadeaux qu’il leur avait offerts, était-ce pour acheter leur silence ?
Le prévenu réagit indigné : « Je ne suis pas de cette espèce-là ». Quant aux autres frères, « ils mentent ». Il laisse entendre que leurs dépositions sont le résultat de leurs confidences fraternelles : « Les enfants ont raconté n’importe quoi pour m’enfoncer ».
« Si je n’avais pas été incarcéré… »
Le prévenu parle de lui avec lucidité. « Je n’avais pas la volonté d’arrêter. Je me disais toujours que c’était la dernière fois, que j’allais arrêter ».
– « Que ce serait-il passé si vous n’aviez pas été placé en garde à vue ? »
– « J’aurais continué. En prison, j’ai demandé l’aide d’un psychiatre pour que je puisse ressortir dans la société sans faire courir de risque. Je consulte toutes les semaines un psychologue pour comprendre ».
Une fragile construction familiale
Ce faisant, le prévenu a aussi cassé une difficile construction du foyer dans lequel il s’était introduit. Le prévenu savait ce qu’il faisait. Lui-même avait subi pareille agression lorsqu’il avait 14-15 ans. « Je ne suis pas un prédateur, ni un pervers » lance-t-il à la barre.
Pourtant il a déjà été condamné en 1987 pour des faits similaires impliquant un jeune garçon. Puis il y a eu en 1995 une affaire qui aurait pu le conduire devant un tribunal.
La jeune victime apprenant qu’il était en détention provisoire pour des agressions sexuelles, décidait de révéler le mal qu’il lui avait causé. Elle n’est pas venue à l’audience dira son avocate maître Lebourg « car elle a encore du sentiment pour lui » et ne veut pas l’enfoncer.
Dans cette logique, elle demande 1€ pour le préjudice moral.
Maître Dorival, qui représente les frères, souhaite que le prévenu soit condamné pour l’intégralité des faits. Il avait en effet déclaré qu’ayant reconnu une partie des faits, on pouvait le croire quand il en niait certains. Mais « il est nécessaire qu’ils soient tous reconnus victimes et de reconnaître qu’ils ont dit la vérité ».
L’avocat de la défense, maître Lemercier, tentera de démonter les réquisitions du procureur, avec des demandes la relaxe au sujet de deux des enfants.
Le prévenu a été reconnu coupable de l’ensemble des faits et le tribunal a suivi les réquisitions du ministère public : une peine de 5 ans de prison avec maintien en détention en « raison de la pluralité et l’âge des victimes », outre un suivi socio-judiciaire de 7 ans avec des contraintes à respecter. Les victimes seront obligatoirement indemnisées.
Source : actu.fr
Source(s):