Chartres | 2 adolescentes de 15 ans agressées sexuellement par deux adultes de 20 et 29 ans

Deux jeunes filles agressées sexuellement sur le parking de Chartrexpo, pour le prévenu “c’était comme un bizutage”

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Il a frappé la cuisse d’une adolescente avec son pénis.

Sur Internet, cela s’appelle “bifler”. Au tribunal, c’est une agression sexuelle.

Les deux jeunes filles, âgées aujourd’hui de 16 ans, sont accompagnées de leurs mères, à l’audience du tribunal correctionnel.

« Elles sont encore traumatisées de ce soir du 16 mai 2015 », insiste Me Laure Pavan, leur avocate : perte de poids, sommeil agité, scarifications…

« Elles ont vécu ça comme un huis clos sordide ».

Pourtant, ce soir-là, l’atmosphère était à la fête.

Les deux ados étaient venues retrouver deux jeunes hommes d’une vingtaine d’années, dont elles avaient fait la connaissance plusieurs semaines auparavant, à la patinoire de Chartres :

« On avait confiance en eux. Ils étaient sympathiques ».

Les garçons proposent aux adolescentes de les emmener dans une grande surface pour acheter de la bière, pour fêter l’anniversaire du plus jeune des deux :

« Déjà, dans l’hypermarché, il nous caressait les fesses et le corps ».

Mais les deux filles n’étant pas véhiculées, elles étaient à la merci des deux hommes.

Elles ont accepté de remonter dans la voiture pour aller à la patinoire.

Mais le conducteur a fait une halte sur le parking désert, à cette heure, de Chartrexpo.

« Ils avaient caché mon téléphone portable.

Ils me disaient qu’ils n’accepteraient de me le rendre qu’en échange de bisous », témoigne l’une des jeunes filles.

Dans la voiture, elles sont de nouveau victimes d’attouchements.

Elles parviennent à en sortir : « C’est à ce moment-là qu’il a sorti son sexe et qu’il m’a frappé la cuisse avec ».

« C’est un jeu qui a dégénéré.

Pour moi, c’était comme un bizutage. Il n’y avait rien de sexuel ».

À la barre du tribunal, le prévenu, 20 ans à l’époque, n’a rien du délinquant chevronné.

Chemise blanche, barbe de trois jours soigneusement entretenue, il est accompagné de sa mère.

Le procureur relève la différence entre le ressenti des jeunes filles « victimes d’un énorme traumatisme » et la narration de leur agresseur « qui minimise la portée de ses actes ».

Quand au conducteur de la voiture, âgé aujourd’hui de 29 ans, il n’est pas poursuivi.

Mais le procureur rectifie :

« Il sera jugé en mars pour une autre affaire d’agression sexuelle sur une adolescente.

Nous en profiterons pour le mettre en cause dans ce dossier.

Il a eu une participation active ».

En attendant, le prévenu est condamné à six mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve, avec l’obligation de suivre des soins psychiques.

Et il est dorénavant inscrit sur le fichier des délinquants sexuels.

Jacques Joannopoulos

Source : lechorepublicain.fr/chartres

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