Créteil | L’ancien enseignant de musique condamné pour viol retourne en prison
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 12/04/2018
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La cour d’assises de Seine-et-Marne a condamné l’enseignant à la retraite à cinq ans de prison, dont un an ferme. L’accusé, qui comparaissait libre, a été incarcéré à l’issue de l’audience.
La cour d’assises de Seine-et-Marne, à Melun, a condamné – ce mardi — un ancien professeur de musique à cinq ans de prison, dont un ferme, pour « viol sur mineur de moins de quinze ans ». L’accusé, qui comparaissait libre, a été incarcéré à l’issue de l’audience.
L’enseignant à la retraite, âgé de 64 ans, était jugé pour avoir imposé une pénétration digitale dans l’anus d’un élève alors âgé de 13 ans, en 1989 ou 1990. C’est dans une salle de cours de l’école privée catholique Sainte-Marie, à Meaux, que l’adolescent avait subi le geste, présenté comme « médical » par son professeur. L’élève était tombé sur les fesses dans la cour de récréation et avait du mal à s’asseoir.
« Pour déterminer s’il y a une fracture du coccyx, il faut d’abord interroger le patient. Il n’y a aucune urgence vitale et si un examen clinique doit être pratiqué, c’est par un médecin ou une infirmière, en présence des parents du mineur. On palpe la zone, sans examen rectal, ou on fait passer une radio », a rappelé un expert. Le geste pratiqué par l’accusé n’avait clairement pas lieu d’être.
Une « pulsion pédophilique »
L’avocate générale Aurélie Belloli avait requis cinq ans de prison, dont deux ferme :
« La victime a été pénétrée, de manière brusque et douloureuse. Il s’agit d’un viol par surprise au cours d’une auscultation farfelue dans une salle de musique. Par ce geste, l’accusé a satisfait une pulsion pédophilique ».
Me Julien Zanatta, l’avocat de la victime, voyait en l’accusé un « prédateur avec une attirance sexuelle pour les garçons scolarisés en sixième et cinquième » :
« Il recherchait les enfants un peu perdus, en échec scolaire. Insidieusement, il remplissait un vide en devenant leur confident ». Et l’avocat d’évoquer les comportements et propos inadaptés que l’enseignant avait avec certains élèves.
« Il faut s’en tenir aux faits et uniquement aux faits. On ne juge pas des rumeurs. Celles-ci démontrent seulement que mon client a parfois eu des attitudes déplacées avec ses élèves, qui pouvaient confiner à une infraction pénale », a martelé Me Jean-Christophe Ramadier, l’avocat, qui avait déjà défendu le professeur devant ces mêmes assises, en 2012. « J’ai eu l’impression qu’on refaisait ce procès ».
Et l’avocat de rappeler avec force : « Dès le départ, mon client n’a pas remis en cause la dénonciation de la partie civile. Il l’a dit : si l’élève dit que ça s’est passé comme ça, c’est que ça s’est passé comme ça. Oui, il était dans le déni à un certain moment car il avait mis une chape de plomb. Il est tombé de son piédestal et le travail entrepris en 2009 a porté ses fruits ».
L’ancien professeur, passionné de musique et de foot, pétri de sentiments religieux qui l’avaient engagé un temps sur la voie du séminaire, a reconnu avoir transgressé « les lois de l’enseignement et les lois comportementales entre l’adulte et l’enfant ».
Sa forte personnalité – l’homme est intelligent et cultivé – est apparue à l’audience, au travers d’un discours argumenté. Malgré tout, l’accusé est reparti avec ses secrets, ses « démons intérieurs » selon les termes de son avocat, car il a peu livré de son intimité. « Ce procès m’a aidé à avancer dans ma réflexion », a-t-il assuré à la barre.
Aujourd’hui, ce père de famille, avec lequel ses quatre enfants conservent des relations courtoises et distantes, vit en Vendée. « Je ne suis plus en contact avec des enfants ».
Un garde-fou qui lui permet de ne plus « se mettre en danger ». S’il anime aujourd’hui une académie de musique, c’est avec des adultes et rien que des adultes.
Source : leparisien.fr
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