Épinal | 15 et 18 ans de réclusion pour les deux pères de famille pédophiles et 5 ans de prison pour la compagne

Vendredi soir, la cour d’assises des Vosges a condamné à 15 et 18 ans de prison, les deux pères de famille impliqués dans les viols et les attouchements de leurs enfants. La compagne, elle, a écopé de 5 ans.

M e Bourdeaux (à gauche) et M e Marchetti, avocates de Christophe. (Photo Eric THIÉBAUT)
M e Bourdeaux (à gauche) et M e Marchetti, avocates de Christophe. (Photo Eric THIÉBAUT)

Avant de partir en délibération, les jurés de la cour d’assises des Vosges ont écouté une dernière fois les trois accusés. Christophe, Stéphanie et Didier* ont renouvelé leurs excuses et leurs regrets pour le mal qu’ils ont pu commettre sur les quatre enfants victimes de leurs pulsions pédophiles. Tous les trois ont également affirmé qu’ils accepteraient la peine infligée.

Et au regard des faits qui leur étaient reprochés, les réquisitions de l’avocat général Alice Mazière ne les a pas épargnés.
Christophe, Stéphanie (un couple vosgien basé sur le secteur de Remiremont) et Didier, un ébéniste charentais de 37 ans, se sont rencontrés en 2012, par le biais d’un site libertin sur internet. Et à trois reprises, ils vont se voir et se livreront à des actes sexuels qui laissent sans voix : Didier livrera sa fille, Lisa, à Christophe tandis que Stéphanie aura des relations avec le père de famille charentais.

En plus de ces faits, le couple vosgien doit répondre d’attouchements sur leurs propres enfants, de 8 et 11 ans, et ce devant une webcam. Didier, lui, est également accusé d’avoir agressé sexuellement sa fille cadette, à peine âgée de 18 mois.

Pendant deux heures, l’avocat général a détaillé les sévices subis tout en attaquant, de manière véhémente, les deux pères de famille : « Ils ont sacrifié l’intérêt de leurs enfants sur l’autel de leur propre jouissance. » Dans ce contexte, les trois accusés doivent « être condamnés pour protéger et soutenir les enfants ». Ceci dit, la représentante du ministère public a estimé que Stéphanie souffrait d’une altération de son discernement. Une altération due à son caractère « naïf, influençable et immature » qui la plaçait sous la domination de Christophe.

Elle requiert sept ans de prison à son encontre. Quant aux deux hommes, une peine de 18 ans de réclusion criminelle est requise contre eux.

« Il est récupérable ! »

Me Béatrice Founes, avocate de Stéphanie, affirme que sa cliente a eu « le comportement d’une prisonnière » tout au long de ces faits abjects. « Une femme sous emprise. Gentille, docile, qui ne sait pas dire non » lance l’avocate tout en demandant à ce que la cour se montre clémente vis-à-vis d’elle.

Me Rémi Stephan, avocat du père de famille charentais, estime que la peine requise est « déséquilibrée et contre-productive… Mon client ne s’est pas muré dans le déni ! » L’ébéniste a en effet tout avoué dès son arrestation. « Avant son interpellation, il a arrêté les actes qu’il commettait sur ses filles ! Il est conscient de ses démons et du mal qu’il a fait. Il est récupérable ! », scande le conseil spinalien.

Du côté de Me Adeline Marchetti, pour la défense de Christophe, les aveux de son client face à la cour doivent être pris en compte. Après trois ans de dénégations concernant le viol de Lisa, cet homme de 40 ans a enfin concédé une pénétration digitale ainsi que les attouchements commis sur ses fils. Pour l’avocate, le quadragénaire doit être jugé sur les faits et non pas sur le contexte très glauque qui entoure l’affaire.

Me Laurence Bourdeaux, également conseil de Christophe, insiste quant à elle sur l’évolution de ce dernier depuis qu’il a entamé des soins : « D’après l’experte psychologue, sa pulsion pédophile n’est plus projetée sur l’enfant. » Pour l’avocate, son client ne mérite pas la peine maximale alors qu’il n’a jamais fait parler de lui auparavant.

Verdict : Christophe et Didier sont respectivement condamnés à 18 et 15 ans de réclusion criminelle et sont déchus de leur autorité parentale. Quant à Stéphanie, l’altération de son discernement a été reconnue. Elle écope de 5 ans de prison.

* Les prénoms des accusés et de la fillette ont été modifiés.

Source: http://www.vosgesmatin.fr/

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