Cotentin | “Amoureux” de son beau-fils, il l’agresse sexuellement plusieurs fois : Deux ans et demi ferme

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« Non, je n’ai jamais été d’accord »
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Mercredi 29 août 2023, le tribunal de Cherbourg-en-Cotentin (Manche) a jugé un homme pour des faits d’agression sexuelle. Celui-ci a écopé de quatre ans de prison dont 2 ans et demi ferme.

Mercredi 29 août 2023, un homme est passé devant le tribunal de Cherbourg-en-Cotentin (Manche).

En 2003, le père d’un enfant âgé de 4 ans quitte sa femme pour refaire sa vie avec un homme de 35 ans, Henri (*).

Au fil des années, le petit continue à voir son père, pendant les vacances en particulier. Les liens du petit avec le compagnon du père sont simples, affectueux.

Henri est perçu par l’enfant comme un second papa.

« J’étais amoureux » dit l’homme comme pour se justifier

En 2015, le garçon a 15 ans, le compagnon de son père en a 47.

Le regard que l’adulte pose sur l’adolescent d’alors change radicalement.

Dans un contexte de forte alcoolisation dans lequel le jeune est lui-même entraîné, celui-ci devient un objet de tentation irrépressible pour l’adulte, et bientôt une proie.

Il y a une première scène au domicile des deux hommes. Alors que le père de l’adolescent est dans sa chambre à cuver son alcool, son partenaire s’en prend au fils dans la cuisine et lui impose une fellation.

L’adolescent lui dit d’arrêter. Mais le lendemain, l’adulte revient à la charge en envoyant un texto au jeune pour lui demander si ça lui avait plu et lui proposer de recommencer.

Il y a eu une autre scène, alors que l’adolescent, plus âgé d’un an, logeait chez son père parce qu’il était en apprentissage à proximité du domicile paternel.

Henri a profité que le garçon dormait pour lui imposer à nouveau une fellation. Réveillé, tétanisé, la victime s’est tu, puis il a demandé à son agresseur d’arrêter.

Et entre ces deux scènes, il y a eu beaucoup de faits d’attouchements sur le sexe de l’adolescent, dans sa chambre, lorsqu’il était couché.

L’adulte avoue lui-même que c’était très souvent.

Un jeune en souffrance

Au président qui lui demandait pourquoi, sachant le mal qu’il faisait, il est allé au bout de ses gestes, le prévenu a répondu :

« C’était plus fort que moi. J’étais amoureux »

a-t-il ajouté comme pour se dédouaner.

« Amoureux » ? Mais qu’est-ce qu’être amoureux ? C’est, dit le dictionnaire, être épris, passionné, doux, tendre, avec l’être aimé.

C’est l’autre qui compte. Alors, amoureux, en imposant à l’autre des relations qui le ravalent à l’état d’objet pour assouvir ses pulsions sexuelles, parce que l’adolescent est « mignon » ?

À ses 18 ans, en 2017, le jeune homme a décidé de parler.

Il était torturé par un sentiment de honte, par une véritable interrogation sur son orientation sexuelle…

Me Carré qui portait le témoignage de l’adolescent meurtri devenu un jeune adulte « douloureux », a décrit ce sentiment de honte, destructeur, qui le traverse toujours.

« Pourquoi moi ? Parce que j’étais trop mignon ? On va me pointer du doigt : tout ça, c’est ta faute… Non, je n’ai jamais été d’accord. »

Il a une amie, un travail, « ça va ! ».

Non

dit l’avocate :

Les questions ne le quittent pas, sa souffrance est toujours là.

Deux ans et demi de prison ferme

Henri a commis des gestes qui auraient pu le conduire aux assises, et qui auraient pu être qualifiés d’incestueux puisqu’il était le compagnon du père du jeune garçon, que d’ailleurs il trompait sans vergogne en abusant de son fils.

Dans son réquisitoire, la substitut du procureur a demandé au tribunal de condamner le prévenu à deux ans et demi de prison ferme.

C’est la peine qu’ont retenue les juges : quatre ans de prison dont 18 mois avec un sursis probatoire pendant trois ans, avec obligation de soins, interdiction de tout contact avec des mineurs, tant en professionnel qu’en bénévole.

Il devra régler à sa victime 4 000 € pour son préjudice moral et 1 000 € pour ses frais de justice.

Le nom de l’homme, désormais reconnu coupable, est inscrit au fichier des délinquants sexuels.

Le président lui a fait savoir qu’il avait un délai de 10 jours pour faire appel de ce jugement.

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