Clermont-Ferrand | Un homme de 72 ans condamné pour avoir abusé de sa petite-fille

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Un homme de 72 ans condamné à trente mois de prison après des agressions sexuelles sur trois mineure
photo d'une fillette de dos avec son nounours
Un homme de 72 ans a été condamné, ce lundi 7 février, à trente mois de prison et à dix ans de suivi socio-judiciaire par le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). Il avait agressé sexuellement sa petite-fille, mais aussi deux autres mineures, en 2016 et 2017, près d’Ambert.

En s’installant, ce lundi après-midi, avec son père, dans la salle d’audience du tribunal correctionnel clermontois, cette jeune fille aujourd’hui âgée de 17 ans est (presque) allée au bout d’une quête de vérité commencée en mars 2018 et semée d’embûches.

Un long combat pour être crue et entendue

À cette époque, elle dénonce des attouchements sexuels que lui aurait fait subir son grand-père maternel, durant l’été 2016, dans un hameau d’une commune des environs d’Ambert. Elle s’était rapidement confiée à plusieurs de ses amies, qui ne semblèrent pas vraiment convaincues par son témoignage. Puis elle expliqua les faits à sa grand-mère maternelle, quelques mois plus tard, dans une lettre. Mais celle-ci refusa de la croire et la traita carrément de menteuse…

Un an plus tard, ne baissant pas les bras, elle décide de se confier à une amie de son père. Aussitôt alerté, il prendra immédiatement les déclarations de sa fille très au sérieux. Sans le savoir, elle va également inciter deux autres mineures nées en 2001 et 2005 – qu’elle ne connaît pas – à révéler à leur tour des agressions sexuelles qui leur auraient été imposées par le même homme, cette fois en mai et juillet 2017.

Au moment des faits qu’elles dénoncent, ces deux nouvelles plaignantes étaient hébergées chez sa femme et lui. Famille d’accueil, le couple prenait en charge des enfants en difficulté, pour la plupart originaires de la région parisienne (2).

Entendu par les gendarmes, le suspect avait d’abord nié les faits. Puis expliqué ne plus s’en souvenir, l’oxygène qu’il est obligé de prendre vingt heures sur vingt-quatre pour compenser une insuffisance respiratoire lui occasionnant, selon lui, « des pertes de mémoire ». Mais ni le tribunal, ni sa petite-fille, n’auront la possibilité d’en savoir plus, puisque le prévenu, arguant de problèmes de santé, a indiqué le matin même de l’audience à son avocate, Me Fanny Borel, qu’il ne ferait pas le déplacement jusqu’au palais de justice.

« L’attitude très positive de la partie civile »

Une absence qu’a déplorée l’avocate de sa petite-fille, Me Sophie Gaumet. « Ma cliente aurait enfin aimé avoir des réponses, des explications… Peut-être même des excuses. Ce ne sera pas le cas. Cela montre tout simplement qu’il n’assume pas, qu’il est toujours dans le déni et qu’il ne fait pas face à ses actes ».

La procureure de la République, Françoise Chadefaux-Gallay, a salué « l’attitude très positive de la partie civile, qui a tout fait, malgré l’adversité, pour faire éclater la vérité », s’interrogeant toutefois « sur l’existence d’autres victimes potentielles ».

Elle a requis quatre ans de prison ferme, ainsi que dix ans de suivi socio-judiciaire, laissant à l’appréciation du tribunal la possibilité de délivrer un mandat d’arrêt à l’encontre du septuagénaire.

« Je regrette moi aussi l’absence du prévenu à cette audience et je ne soutiendrai pas la thèse de la perte de mémoire », a ensuite indiqué Me Borel en défense. Insistant sur « l’absence de risque de réitération des faits », elle a plaidé « pour une peine de sursis probatoire, ou aménageable en cas de condamnation ferme ».

Christian Lefèvre

Avec injonction de soins et interdiction d’entrer en contact avec des mineur(e)s. En cas de non-respect de ces obligations, il pourrait être amené à effectuer deux années supplémentaires de détention. En outre, son nom figure désormais au Fijais, le fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles. Il devra enfin verser 5.000 euros de dommages et intérêts aux représentants légaux de sa petite-fille, ainsi que de l’une de ses deux autres victimes, au titre du préjudice moral.

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