Clermont-Ferrand | Le mari âgé de 61 ans d’une accueillante familiale écope de 2 mois de prison avec sursis pour agression sexuelle sur la fille de 12 ans qui était placée chez la femme

Le sexagénaire avait agressé sexuellement une adolescente placée en famille d’accueil

(photo d’illustration). © Pierre COUBLE

Poursuivi pour avoir agressé sexuellement une adolescente placée, dont sa femme, accueillante familiale, avait la charge, un sexagénaire a été condamné, ce jeudi, à 2 ans de prison, dont 20 mois assortis d’un sursis probatoire d’une durée de 2 ans (1), par le tribunal judiciaire de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).

Assise au fond de la salle d’audience du tribunal judiciaire de Clermont-Ferrand, en compagnie de deux éducatrices, la victime -aujourd’hui âgée de 16 ans- est venue spécialement de Laval, où elle est placée en foyer, pour assister au procès de l’homme suspecté de l’avoir agressée sexuellement, entre juillet 2016 et mai 2017.

Souvent en pleurs ou le visage enfoui dans ses mains, elle refusera, malgré l’insistance du président, Charles Gouilhers, de venir témoigner à la barre.

“Elle n’est pas encore en capacité de s’exprimer sur ce qu’elle a subi…”,

précise son avocate, Me Isabelle Dubois.

Les relations entre l’adolescente et le sexagénaire deviennent peu à peu très malsaines

A l’époque des faits, la jeune fille, dont le parcours de vie est déjà très chaotique, est confiée par le Conseil départemental de la Mayenne -via l’aide sociale à l’enfance (ASE)- à la femme du prévenu, accueillante familiale réputée dans une petite commune du Puy-de-Dôme.

Si, durant les premiers mois du placement, tout semble se dérouler normalement, une certaine « proximité » physique entre l’adolescente et le mari de l’accueillante familiale -aujourd’hui âgé de 65 ans- commence à apparaître à partir de l’automne 2016.

Et cette relation pour le moins équivoque finit par totalement déraper… A tel point que l’accueillante familiale décide, après des mises au point infructueuses avec son mari et l’adolescente, par alerter l’ASE mayennaise, qui met aussitôt fin au placement, en mai 2017.

“Je n’ai pas su gérer la situation…”

Quelques semaines plus tard, l’épouse dénoncera les agissements de son ex-mari (2) à la gendarmerie, tandis que la jeune fille se confiera à sa nouvelle famille d’accueil sur les faits dont elle a été victime. Elle évoque alors des attouchements répétés de la part du sexagénaire, des caresses, des baisers et, plus grave, une pénétration digitale.

A la barre, le prévenu décrit

« une grande amitié, une complicité difficile à décrire »

avec la victime.

« Mais les choses ont dégénéré, je n’ai pas su gérer la situation, admet-il. Je voulais juste lui apprendre des choses, pour lui montrer ce qu’elle pourrait être amenée à vivre dans ses relations futures avec des hommes. Je voulais qu’elle soit préparée à affronter la vie, qu’elle ne se mette pas en danger. Elle demandait beaucoup d’attention et d’affection ».

“Aujourd’hui, cet homme, chez qui un expert psychiatre a décelé des traits de perversité, est loin d’être guéri et la thérapie qu’il suit n’est pas terminée. Il a encore tendance à se victimiser et à faire porter la responsabilité des faits sur sa jeune victime. Il y a encore du chemin à faire…”

Hervé Lhomme (représentant du ministère public, qui a requis deux ans de prison assortis d’un sursis probatoire d’une durée de trois ans)

« En fait, à travers ces cours d’éducation sexuelle assortis de travaux pratiques, on ne peut que saluer votre abnégation et votre souci pédagogique ! »,

ironise le président.

« Tout cela s’est fait sans aucune violence et je n’ai évidemment éprouvé aucun plaisir »,

tient aussitôt à préciser le prévenu.

« Cette jeune fille très fragile et en grande détresse était sans doute en grande demande d’affection, a ensuite estimé Me Isabelle Dubois. Et le prévenu est celui, dans cette famille d’accueil, qui a répondu à ces attentes. Mais il a fini par le faire de la pire des façons et lui seul savait que ce qui se passait n’était pas normal ».

« Pourquoi a-t-il agi ainsi ? Où est la vérité ? »,

s’est ensuite interrogé l’avocat du sexagénaire, Me Fabrice-Emmanuel Heas .

« On ne le saura sans doute jamais. Mais il est coupable, c’est une certitude. Ce qui n’en fait pas pour autant un prédateur sexuel, et encore moins un pédophile ».

Le prévenu a écopé d’une peine assortie d’une une obligation de soins et d’une interdiction d’entrer en contact avec des mineurs, hormis avec ses descendants.

Depuis la révélation des faits et son placement sous contrôle judiciaire, en juin 2017, le sexagénaire avait notamment interdiction de voir ses petits-enfants. Il devra également verser 10.000 euros de dommages et intérêts à sa victime.

Suite à ces faits, le couple a divorcé.

source : lamontagne

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