Choisy-le-Roi | Un père a lancé son fils de 6 ans par-dessus le balcon

Sa femme n’était plus là pour subir sa colère, il s’en est pris à son enfant.


Quelques heures seulement après s’être marié, un père a lancé son fils de 6 ans par-dessus le balcon à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne). Le garçon a été hospitalisé dans un état critique. Le suspect, lui, a été maîtrisé par des jeunes du quartier. Les voisins sont sous le choc.
Sa femme n’était plus là pour subir sa colère, il s’en est pris à son enfant.
Un père de 37 ans a été arrêté à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), samedi 12 septembre vers 2h30 du matin, après avoir jeté son fils de 6 ans du 5e étage, avenue Guynemer, près de la médiathèque Aragon.
Il venait de se disputer violemment avec son épouse.
Le garçonnet s’est écrasé sur le trottoir, «blessé très sérieusement à la tête», soupire ce samedi matin une source policière. Il a été hospitalisé dans un état critique à Necker (Paris XVe), avec un pronostic vital engagé.
Une voisine confie, les larmes aux yeux :

«Ce devait être le plus beau jour de leur vie : ils s’étaient mariés l’après-midi même».

Que s’est-il passé ensuite pour que la nuit de noces vire au cauchemar le plus absolu ?
Vers 2 heures du matin, les voisins ont entendu les cris d’une violente dispute émanant du 5e étage de cet appartement situé entre le passage Dong-Da et l’avenue Guynemer.
Une riveraine souligne :

«Ce couple est arrivé ici il y a six mois environ, c’est la première fois que ça arrivait, tout est calme en général».

L’homme, un trentenaire d’origine algérienne, très charpenté, le crâne légèrement dégarni, est en train de frapper sa jeune épouse.

«Il la tabassait. Il avait même son pied sur son cou, à un moment. Puis elle a réussi à s’échapper, témoigne une résidente de l’immeuble. Aidez-moi ! criait-elle en courant, à moitié déshabillée, totalement affolée.»

Le père va alors trouver son fils qui est en train de dormir. Il se met à le frapper lui aussi.

«On était au téléphone avec la police, on leur disait de venir nombreux. Quand, tout à coup, on a vu le monsieur sortir sur le balcon avec le petit, racontent deux voisines, le souffle encore coupé par l’émotion. On tentait de le calmer, on lui disait Arrête, arrête ! Et là, il a jeté son fils par la fenêtre, comme un sac poubelle. Il avait même pris de l’élan pour bien le lancer. L’horreur…»

Le garçon tombe sur la rambarde entourant les terrasses du 1erétage, puis retombe au sol quelques mètres plus bas.
La violence du père ne s’arrête pas là.
Il se met alors à jeter des objets lourds sur l’enfant depuis son balcon : barbecue, bonbonne de gaz, chaise… Une table atterrit sur le garçonnet, en train de gémir sur le trottoir.
Un couple de l’immeuble se rue aux côtés de la jeune victime :

« Il fallait absolument qu’on le mette à l’abri, il allait se faire tuer avec toutes les choses que son papa jetait sur lui ! Je me suis abritée sous une chaise pour l’atteindre ; mon mari a réussi à prendre le petit et l’a amené dans le hall de l’immeuble ».

C’est là, dans le patio, que les sapeurs-pompiers et les services de réanimation lui ont prodigué les soins.
Une maman, qui n’a pas dormi de la nuit, sanglote :

« Il gémissait comme un chaton blessé, c’était horrible. J’entends encore ses cris dans ma tête ».

Le père, de son côté, tente de quitter l’immeuble, soit pour continuer à s’en prendre à son fils, soit pour prendre la fuite.
Mais des jeunes du quartier en décident autrement :
Ils lui courent après, le rattrapent, parviennent à le maîtriser et le rouent de coups. L’homme est blessé, plusieurs grandes flaques de sang étaient encore visibles ce samedi.
C’est à ce moment que les policiers, venus en nombre, arrivent.
Un enquêteur décrit :

« Il était extrêmement en colère ».

Les fonctionnaires, voyant d’abord des jeunes frappant un homme au sol, ont rapidement compris que la victime apparente était en réalité l’auteur présumé d’une tentative de meurtre.
Une habitante lâche :

« Pour une fois, nos jeunes ont été vraiment utiles. Et ils ont rendu justice ».

L’homme a été placé en garde à vue, l’enquête a été confiée à la police judiciaire du 94.
Mais sa garde à vue a été levée samedi en fin de journée car :

« Jugée incompatible avec son état de santé mentale, annonce le parquet de Créteil. Il a été placé dans un hôpital psychiatrique ».

La jeune épouse, blessée par les coups de son mari, elle, se trouvait en état de choc cette nuit. Elle a perdu connaissance à plusieurs reprises après les faits.
Quelques heures plus tôt, cette jolie femme portait une élégante robe blanche de mariage, parée de brillants. La cérémonie s’était déroulée en petit comité, Covid-19 oblige, entourée de leurs témoins respectifs.
La jeune femme disait «oui», pour le meilleur, sans savoir que c’était surtout pour le pire.
Sushma Ostermeyer est l’adjointe au maire de Choisy-le-Roi qui a uni le couple concerné par le drame de l’avenue Guynemer. Elle confie que :

«Rien ne pouvait présager une telle histoire ! confie-t-elle, émue. Lui, un commerçant de 37 ans originaire d’Algérie, divorcé, très costaud – une force de la nature, je pourrais même dire – était calme, souriant, très heureux. Il n’a pas hésité une seconde au moment de prononcer le fameux oui. Elle, une jeune femme sans profession, également originaire d’Algérie, était ravissante et avait l’air tellement joyeuse. Le mariage s’est déroulé en tout petit comité en raison du Covid mais tout le monde était extrêmement chaleureux. Ils ont même filmé la cérémonie en direct sur FaceTime pour permettre à la grand-mère restée au pays de suivre ce grand moment. »

L’adjointe ne cache pas son effroi.

« Je suis stupéfaite et terriblement choquée d’apprendre ce qui s’est passé quelques heures plus tard, témoigne-t-elle. Rien, dans leur attitude, ne pouvait présager un tel drame. Comment peut-on jeter un enfant par la fenêtre ? Ce monsieur était-il sous traitement ? A-t-il déjà été violent par le passé ? Etait-il sous l’emprise d’alcool ? J’ai également une grande pensée pour tous les voisins qui ont assisté à la scène. Le choc est terrible pour eux aussi. Peut-être faudrait-il songer à leur apporter un soutien psychologique ».

 
Source : leparisien.fr

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