Cherbourg | Pendant 14 ans, un homme abuse de sa nièce, 8 mois ferme

Mardi 28 août 2018, au tribunal de Cherbourg (Manche), était jugé un homme pour agressions sexuelles, faits commis sur sa nièce pendant 14 ans. A la barre, il continue de nier les faits, malgré les preuves présentées.


“Des actes récurrents. C’est elle la victime et son oncle refuse d’admettre la vérité”, indiquera l’avocate de la victime à l’audience du 28 août au tribunal de Cherbourg (Manche). – Illustration

A la barre à l’audience matinale du 28 août au tribunal de Cherbourg (Manche), un homme âgé de 47 ans, inconnu de la justice et originaire de cette ville, se tient face aux juges, poursuivi pour agressions sexuelles entre le 1er janvier 1996 et la mi-septembre 2010, faits commis à Saint-Pierre-Eglise, Saussemesnil et Lestre (Manche).

Derrière lui, assise près de son avocate, une jeune femme de 25 ans, étudiante à Caen (Calvados) et déjà reconnue comme victime d’agression sexuelle pour des faits subis en 2008.

De multiples attouchementsC’est d’ailleurs à la suite de la condamnation de son agresseur, en 2015, qu’elle dénoncera plusieurs attouchements, commis entre ses 4 ans jusqu’à sa majorité par son oncle, ce Cherbourgeois quadragénaire.

Dans un contexte de relations soutenues dans les familles (invitations réciproques et fréquentes les week-ends), ce “tonton”, passionné de jeux vidéo et d’informatique, avait un bon feeling auprès des enfants. La gorge nouée, la victime confirmera au président les caresses sur le sexe et les fesses, sur et sous la culotte mais sans pénétration, les caresses sur les seins et les baisers dans le cou et sur la bouche.

Il nie les faitsInterrogé, l’homme nie les faits, indiquant qu’il ne se rappelle pas. A l’été 2006, la jeune fille met en place une stratégie d’évitement de son oncle et ouvre un journal intime où il sera de nouveau question, entre autres, de caresses sur le corps. Certains passages seront lus par le juge lors de l’audience. Interrogé, le prévenu continue de nier les faits reprochés.

Un dossier intra-familial très pénible. Sa mère se sent responsable de n’avoir rien vu et sa grand-mère lui a fait trois demandes afin qu’elle retire sa plainte. Faut pas entacher la famille ! Ma cliente veut se libérer de tout, du poids de son enfance et de son adolescence. Elle a eu deux courages, celui d’affronter cette procédure et celui d’affronter la famille“, argue la partie civile.

“Les faits sont graves”

Une vérité qu’elle a du mal à dire. Les témoignages très clairs et font bien référence à son oncle. En parler est extrêmement honteux, les faits sont graves mais c’est la famille…“, indiquera le parquet.

Un dossier particulièrement sensible, dans un contexte de secret. Soit cette jeune fille incohérente ment, ou soit elle dit la vérité. Elle a besoin d’exister, besoin de reconnaissance. Un règlement de compte familial ? Je sollicite la relaxe de mon client“, dira la défense.

Gurvan Guilbaud écope de 18 mois de prison dont 10 avec sursis et d’une mise à l’épreuve pendant 2 ans. Il devra verser 3 000 € à sa nièce et payer 800 € de frais de procédure. En outre, le tribunal prononce son inscription au fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (FIJAIS).

Source : lamanchelibre.fr

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