Châtenay-Malabry | L’affaire d’agression sexuelle classée sans suite

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Notre belle justice a encore frappé et classe l’affaire
Le classement sans suite de la procédure suscite l’indignation de la mère de la fillette, de son avocate et d’une pléiade d’associations qui organisent, ce samedi à 14 heures, une marche entre la mairie et le centre Jules-Verne.

C’est un classement sans suite qu’elles ne digèrent pas.

Réunies sous la bannière du Collectif pour les enfants, une vingtaine d’associations appellent, ce samedi à 14 heures, à une marche blanche entre la mairie de Châtenay-Malabry et le centre municipal Jules-Verne.

Un centre d’accueil maternel où une fillette de 3 ans aurait, selon sa mère, été victime d’une agression sexuelle, en février dernier.

Si les faits dénoncés ont donné lieu à l’ouverture d’une enquête de la sûreté territoriale des Hauts-de-Seine, la procédure a été classée sans suite, dès juillet, par le parquet de Nanterre, faute « d’éléments suffisants pour caractériser l’infraction ».

À l’époque, au moins deux fillettes avaient rapporté avoir été victimes d’agression mais une des familles a finalement choisi d’en rester là.

Seule Cindy, la mère de la première petite fille, a décidé de continuer le combat, épaulée par une pléiade d’associations.

« Flagrant déni de justice »

Ces soutiens insistent notamment sur les constatations médicales et le certificat établi par le chirurgien, qui avait opéré l’enfant au centre hospitalier du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne).

« De toute évidence, il apparaît que l’enquête a été menée de façon superficielle et partiale, dénonce le collectif dans une lettre adressée au ministère de la Justice et aux parlementaires locaux. Ce classement sans suite illustre un flagrant déni de justice et témoigne d’un cruel manque de considération pour la souffrance des petites victimes et de leurs familles. »

« La décision du parquet est incompréhensible, appuie de son côté Me Bhavani Kichenin, l’avocate de Cindy.La petite a quand même dû subir une intervention sous anesthésie générale pour suturer une plaie. »

Une lésion qui, selon l’avocate, évacue à elle seule la thèse de la chute, pourtant avancée à plusieurs reprises lors de la procédure.

« On a le sentiment d’un déploiement d’énergie pour étouffer cette affaire, regrette Me Bhavani Kichenin. Et à l’inverse, il y a cette impression d’une étonnante mobilisation à l’encontre de ma cliente. »

Une enquête de l’aide sociale à l’enfance sur la mère

Une référence à l’enquête de l’Aide sociale à l’enfance (ASE), dont la mère de la fillette fait l’objet après deux informations préoccupantes, l’une émanant de l’hôpital du Kremlin-Bicêtre, l’autre de la ville de Châtenay.

Une procédure qui, selon nos informations, devrait être transmise au procureur, en vue d’une éventuelle décision judiciaire.

« C’est absolument scandaleux alors que la petite fille a été hospitalisée, qu’elle a subi intervention chirurgicale sur une plaie vulvaire franche de 5 mm et que nous disposons d’un certificat médical qui écarte la possibilité d’une chute, s’offusque l’avocate, qui voit cette enquête de l’ASE comme « une intimidation » de sa cliente. Sa plainte n’est pas seulement classée sans suite, c’est elle qui se retrouve désormais inquiétée. »

Déterminés à ce que toute la lumière soit faite sur cette affaire, Cindy, son avocate et ses soutiens envisagent désormais une plainte avec constitution de partie civile auprès du doyen des juges d’instruction.

Contactés, ni le parquet de Nanterre, ni la ville de Châtenay-Malabry n’ont répondu à nos sollicitations.

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