Châtellerault | 4 ans de prison pour le “ papy respectable ”
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 15/12/2017
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Soupçonné de viols et d’agressions sexuelles sur trois mineurs, le sexagénaire a tout nié en bloc.
En garde à vue et face à des juges convaincus du contraire.
Les premiers soupçons avaient été révélés lors d’un repas de famille, en 2012.
Patrick, 66 ans aujourd’hui, le voisin serviable, la grande gueule, le « papy respectable » a-t-il commis des actes incestueux et pédophiles à l’encontre de trois enfants ?
Deux des enfants étaient gardés par le couple, entre 1997 et 2012, à Châtellerault.
On lui faisait confiance. Il présentait bien.
“ Je savais qu’il n’avait pas le droit de le faire ”
Dans la salle d’audience du tribunal correctionnel de Poitiers, jeudi après-midi, il y avait surtout les sanglots permanents, pendant deux heures, de cette jeune femme en pleurs.
Sa nièce. Traumatisée.
« Il a passé sa main sous mes vêtements, il caressait mes fesses et puis mon sexe.
Je savais que ce n’était pas normal, qu’il n’avait pas le droit de le faire. »
Elle en avait parlé des années plus tard à ses parents. Sa plainte avait servi à toutes les victimes.
Placé en garde à vue, Patrick a nié les faits.
A la barre, il explique que les enfants ont confondu cette histoire de « zizi » avec une statue nue présente dans le jardin.
« Mais les témoins n’ont jamais vu les enfants embrasser la statue ? »,
s’interroge la présidente à voix haute. Pas de réponse.
Par tous les moyens, la magistrate a tenté de faire reconnaître ces agressions sexuelles.
Mais Patrick est resté droit dans ses bottes.
« Moi, je ne me suis jamais occupé des enfants. Sauf dans le salon, quand ma femme préparait à manger. »
« Mais comment se fait-il que les enfants parlent de ces atteintes sexuelles ? Votre description n’est pas celle du dossier d’instruction… »
« Je ne suis pas coupable, on essaye de m’assassiner. »
L’avocate d’un des enfants s’énerve :
« Un petit de 3 ans et demi qui explique des faits à connotations sexuelles en réitérant ses propos à plusieurs reprises, c’est anodin ? »
L’avocat de la jeune femme, qui demande 15.000 € de dommages et intérêts évoque le prix de la souffrance :
« Il est dans le déni total parce qu’il estime que c’était anodin. Mais les conséquences de ses actes sont prégnantes. Entendez la douleur de ma cliente… »
Ça faisait bien longtemps que le procureur tendait l’oreille :
« Cette victime a eu un immense courage. Aujourd’hui, sa victoire, c’est de pouvoir entendre dire qu’elle est victime. Elle a subi ce qu’un enfant ne doit jamais subir. »
Malgré une relaxe plaidée par son avocat, les réquisitions du ministère public ont été entièrement suivies par les juges : 4 ans de prison, dont deux avec sursis et mise à l’épreuve pendant trois ans.
Le papy, muré dans ses dénégations, devra se soigner, verser 6.000 € de dommages et intérêts aux deux jeunes enfants ; 2.000 € à la jeune femme.
Il ne devra plus rencontrer ses victimes. Il devra également verser 500 € aux parents qui n’avaient eu qu’un tort, au début des années 2000 : faire confiance au « papy respectable ».
Source : LaNouvelleRépubique
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