Châteauroux | Pas de prison pour celui qui détenait plus de 70.000 images pédocriminelles

oui

Pédocriminel En liberté

C’est une de ses filles qui a donné l’alerte
Un homme de 70 ans a été condamné, hier, à deux ans de prison avec sursis. Il avait téléchargé plus de 70.000 photos exploitant des mineurs.

L’homme a été interpellé en mars 2021 à la suite d’une perquisition.

C’est la fille du prévenu, âgé de 70 ans, qui a déclenché l’enquête de gendarmerie. Au début de l’année 2021, elle découvre une photo à caractère pédopornographique sur l’ordinateur de son père.

Après un échange de SMS, au cours duquel elle se voit répondre que ce cliché s’était ouvert, par hasard, à l’occasion du visionnage d’un film X, elle se rend à la gendarmerie.

Le 28 mars, sont retrouvés, à l’occasion d’une perquisition chez le retraité, dans le Boischaut-Sud, 70.000 images pédopornographiques sur un disque dur et 43.000 fichiers du même ordre sur une clé USB (39.000 se révélant être des doublons).

Le septuagénaire était jugé hier.

Interrogé par la cour, il évoque « un engrenage ». L’enquête fait état de téléchargements et de visionnages commencés en 2015. Des documents qui concernent essentiellement des petites filles, sur des clichés et des films extrêmement durs, où figurent de la torture, voire des meurtres.

Le discours du prévenu, entre son interpellation – en mars – et son jugement, a évolué.

Ses dépositions relataient son sentiment de :

« N’avoir fait de mal à personne ».

Face à un président qui détaille ce que signifie l’exploitation des enfants, les conséquences des actes commis sur les clichés, le prévenu reconnaît, maladroitement :

« Avoir fait du mal aux enfants qui sont sur les photos ».

Le juge insiste :

« Leur vie est fichue ».

Le tribunal rappelle au prévenu qu’il a lui-même dix petits-enfants.

Le retraité lâche :

« Dans ma tête, ça ne tourne vraiment pas rond. Il faut que je me fasse soigner. »

Voilà un an qu’il n’a presque plus de contacts avec sa famille.

L’enquête n’a mis au jour aucun geste déplacé du prévenu sur un quelconque mineur. Un expert psychiatre a, par ailleurs, conclu que cet homme ne remplissait pas tous les critères du diagnostic de pédophilie qui implique un mode de fonctionnement mental spécifique et une propension à passer à l’acte que ne présente pas le prévenu.

La représentante du ministère public souligne :

« Nous sommes allés assez loin dans l’horreur, avec ce dossier ».

Elle rappelle les « recherches actives » et l’entreprise de « classement » de ces images abjectes.

« On n’est pas sur un “ vrai ” pédophile », décrit Me Coutant, avocate du prévenu, en rappelant que son client n’a jamais exprimé avoir ressenti du plaisir face aux clichés.

« Il recherchait le choc des images. »

Elle souligne qu’il n’est, par ailleurs, jamais entré en relation avec d’autres pédocriminels. Elle plaide l’encadrement et le suivi psychiatrique que l’homme a déjà entrepris « tout seul ».

Après en avoir délibéré, le tribunal prononce une peine de deux ans d’emprisonnement assortis d’un sursis probatoire de deux ans, comprenant une obligation de soins et une interdiction d’entrer en contact avec des mineurs ainsi qu’une interdiction d’exercer toute activité en lien avec des mineurs. Il sera également inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles.

Source(s):