Château-Thierry | Pascal Lafolie, le meurtrier de Nadège Desnoix, violée et tuée en 1994

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L’homme est déjà connu pour des affaires d’enlèvement et viol sur mineur
Un homme de 54 ans reconnaît l’avoir étranglée et poignardée. Un suspect a été arrêté et placé en garde à vue dans l’enquête sur la mort de Nadège Desnoix en 1994, à Château-Thierry, dans l’Aisne.

En garde à vue mercredi, le suspect a reconnu les faits. La jeune lycéenne de 17 ans avait été retrouvée étranglée et poignardée dans un bosquet sur un sentier de la commune où elle était scolarisée.

On connaît enfin l’auteur du meurtre de Nadège Desnoix, 27 ans après les faits. L’homme de 54 ans interpellé mardi matin sur son lieu de travail à Rennes (Ille-et-Vilaine) dans cette enquête a avoué mercredi les faits lors de sa garde à vue.

Aux enquêteurs, il a livré une version parcellaire de la journée du 24 mai 1994, où l’adolescente de 17 ans a trouvé la mort. Elle avait été retrouvée étranglée et poignardée d’au moins huit coups de couteau, dans un bosquet, sur un sentier à Château-Thierry, dans l’Aisne, où elle était scolarisée.

Le suspect, âgé à l’époque de 27 ans, se trouvait dans cette commune pour rendre visite à la fille de sa compagne. Il dit alors avoir été pris d’une “pulsion” en voyant l’adolescente. Il reconnaît lui avoir imposé une fellation, mais n’explique toutefois pas pourquoi il l’a tué après l’avoir sexuellement violentée. Le suspect, qui a exprimé des regrets lors de son interpellation, affirme qu’il n’avait pas prémédité le meurtre.

Près de 30 ans après le drame, aucun suspect n’avait été interpellé et le mystère demeurait malgré les nombreuses pistes explorées dont celle du tueur en série, surnommé l’Ogre des Ardennes, Michel Fourniret.

Ce suspect, arrêté mardi matin, aurait été confondu grâce à un prélèvement ADN. Un ADN inconnu relevé en 1994 sur la scène de crime a établi une correspondance avec ce suspect qui venait de faire l’objet d’une procédure judiciaire pour violences conjugales et qui, à ce titre, a été soumis à un prélèvement génétique qui a été transmis au FNAEG (fichier national automatisé des empreintes génétiques).

Cet individu suspecté était déjà connu pour des affaires d’enlèvement et viol sur mineur, ainsi que viol sur majeur. Il a d’ailleurs déjà fait plusieurs séjours en prison et avait été inscrit au fichier des délinquants sexuels (Fijais). Mais malgré ses antécédents, l’ADN du suspect n’avait jamais encore été prélevé.

Toujours en garde à vue mercredi soir, le suspect devrait être présenté à un juge d’instruction ce jeudi matin en vue d’une mise en examen et d’une éventuelle incarcération.

Mise à jour du 4 Décembre 20211 :

 

«On savait qu’il avait fait de la prison, on se disait que c’était du passé»,

se souvient un proche du tueur présumé de Nadège Desnoix

Un ami de Pascal Lafolie, qui ne connaissait que partiellement son passé, évoque la personnalité de l’homme dont les aveux ont mis fin à une énigme criminelle de 27 ans. Il raconte que le frère du meurtrier présumé, aujourd’hui décédé, avait lui aussi fait de la prison «pour le même genre d’affaires».

Dans la famille Lafolie, la nouvelle s’est vite répandue depuis ce mardi 30 novembre. Oui, c’est bien Pascal qui a avoué devant les enquêteurs avoir tué la jeune Nadège Desnoix, à Château-Thierry (Aisne), en 1994. Confondu par son ADN, ce suspect de 55 ans a admis avoir violé, étranglé et poignardé l’adolescente de 17 ans, reconnaissance tardive d’un crime dont la nouvelle a de nouveau plongé les proches de la jeune fille dans l’horreur. Avec ces aveux, réitérés jeudi devant le juge d’instruction qui l’a mis en examen pour homicide, c’est le désarroi que Pascal Lafolie impose désormais aux siens.

« Interpellé le 30 novembre en Ille-et-Vilaine où il travaille, l’individu a reconnu au cours de sa garde à vue qu’il était l’auteur de ce fait »,

précise le procureur de la République de Soissons dans un communiqué de presse. Ce jeudi 2 décembre, il a été présenté au juge instruction, devant laquelle il a maintenu ses propos.

« Il a été placé en détention provisoire par le juge des libertés et de la détention »,

précise le parquet de Soissons.

« Les recherches menées conjointement par l’antenne de police judiciaire de Creil et l’office central pour la répression des violences aux personnes ont permis d’établir que cet individu demeurait en Seine-et-Marne à l’époque des faits, à une trentaine de kilomètres de Château-Thierry où il avait vécu plusieurs années »,

détaille le procureur.

Le mis en examen a un lourd passé judiciaire.

« Celui-ci avait été condamné en 1997 par le tribunal correctionnel de Meaux pour des faits d’agression sexuelle sur mineure puis en 2002 par la cour d’assises de Seine-et-Marne pour des faits de viol commis en l’an 2000 ».

Les investigations vont se poursuivre dans cette affaire durant les semaines à venir. Il s’agira notamment de confronter les constatations matérielles de l’époque aux déclarations du mis en examen, mais également de vérifier s’il pourrait être impliqué dans d’autres affaires.

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