Charleville-Mézières | Un pédocriminel récidiviste reconnu coubale d’agressions sexuelles
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 15/03/2021
- 09:00
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Récidiviste, il écope de quatre ans ferme pour agressions sexuelles
Déjà condamné pour les mêmes raisons en 2016, un homme a été présenté jeudi 4 mars au tribunal pour de nouveaux faits d’atteintes sexuelles sur mineurs. Il a été incarcéré à l’issue de l’audience.
Deux heures après l’ouverture de l’audience, le prévenu se débattait encore devant les accusations.
Sa voix grave et assurée emplit la salle. Rien ne tremble quand il explique ne pas avoir eu les gestes déplacés qu’on lui reproche, sur un petit garçon âgé de 9 ans et sur sa sœur d’un an son aînée.
Un quadragénaire marié, saisonnier dans les vignes mais sans emploi, a l’habitude de recevoir des proches avec leurs enfants.
En cet été, ce sont ceux d’un couple d’amis qu’il héberge. La fille restera une semaine, le fils presque trois mois. Trois mois ?
Sa mère indique :
« Avec le confinement, son comportement avait changé ».
Elle poursuit :
« À l’école, il avait peur d’attraper le comment déjà, le coronavirus ».
Comprendre, chez lui, il prenait l’air. Cet homme marié, les enfants l’aiment bien. Avec lui, ils font des parties de balançoire, des bagarres sur le canapé et ils nourrissent les poules.
L’adulte en cause a trois grands enfants.
En 2016, le tribunal correctionnel de Charleville-Mézières l’a condamné à neuf mois de prison ferme pour détention d’images pédopornographiques et agression sexuelle sur sa petite fille.
Les parents de Dylan et Melinda* (prénoms d’emprunt) n’ignoraient rien de ce passé judiciaire.
La mère glisse :
« Je suis tombée de haut. Jamais je n’aurais cru qu’une chose comme ça aurait pu arriver ».
La « chose », ce sont de nouvelles atteintes que les enfants rapportent à leurs parents. L’ami aurait caressé le sexe de la petite, par-dessus les vêtements. Et empoigné sa poitrine.
Le prévenu rapporte :
« Si c’est arrivé, c’était par accident, pendant que l’on jouait sur le canapé ».
« Je balançais les gamins en les saisissant par l’entrejambe et le buste ».
Les explications sont longues, habiles presque. Deux heures après l’ouverture de l’audience, le prévenu se débat encore devant les accusations.
Et le petit alors ? Lui qui, prostré, a déclaré aux policiers
« Il a pris ma main et l’a mise sur son sexe, il a mis la sienne dans ma culotte, il m’a demandé de faire des mouvements avec ma main. Du lait est sorti de son sexe et je suis allé me laver ».
Un enfant peut-il inventer de telles choses ?
Le prévenu désaxe le propos pour incriminer la mère. C’est elle qui aurait suggéré ces réponses à l’enfant lors d’une réunion de confrontation des dires de chacun. Qui croire ?
À la défense, Me Agnès Zoungrana impute les changements d’humeur des enfants au confinement. Elle demande que le passé judiciaire de son client ne le discrédite pas. Et centre sa pression sur cette mère qui a confié sa progéniture à un personnage dont elle connaissait le passé.
L’auteur présumé, lui, rejette en bloc les accusations des petits. Et finit par admettre, après bien des dénégations, que les 109 images et les deux vidéos pédopornographiques trouvées sur ses disques durs, ont bien été téléchargées par lui et non pas un précédent propriétaire qui aurait « abandonné son matériel aux encombrants ».
Les parties civiles n’ont aucun doute sur la culpabilité du mis en cause.
Le déroulé est classique et, regrette Me Vignon :
« Les enfants auraient eu davantage besoin d’entendre une reconnaissance et un pardon que d’être traités de menteurs ».
La banalisation des faits et le déni de leur auteur sont repris par le parquet. Trois ans de prison sont requis. Une peine que les juges alourdiront en condamnant le prévenu à quatre ans de prison ferme et à dix ans de suivi sociojudiciaire.
L’auteur des faits a été immédiatement incarcéré.
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