Charleville-Mézières | Condamné pour avoir téléchargé 6 000 fichiers pédopornographiques
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 06/01/2025
- 22:50
Rien ne laissait présager que ce trentenaire, gagnant bien sa vie et père de deux enfants, aurait pu comparaître pour de tels faits devant le tribunal correctionnel de Charleville-Mézières.
Ce vendredi, il était jugé pour acquisition et détention d’images pédopornographiques.
Le nombre de fichiers qui ont été retrouvés sur son ordinateur et sur son téléphone est qualifié d’« extrêmement élevé » par la procureure lors de l’audience.
Les forces de l’ordre ont découvert près de 6 000 fichiers sur son ordinateur, dont plus de 4 000 jugés « choquants » par les enquêteurs.
Son téléphone contenait quant à lui 800 images à caractère pédopornographiques ainsi que des applications destinées à masquer son adresse IP.
Placé en garde à vue, il a reconnu les téléchargements.
DES « ENVIES SEXUELLES SANS TABOU »
Devant le tribunal, il assure qu’il ne visionnait pas les vidéos.
«Au départ, je cherchais des films et des séries et je suis tombé sur ce contenu. J’ai eu plusieurs téléchargements de ce type. J’ai recherché pourquoi je les avais et comment faire pour ne plus en avoir. »
Le président du tribunal l’interroge:
«En tapant des mots comme « pedo » ou « teen », qu’est-ce que vous pensiez trouver ? »
« Je ne voulais rien », assure-t’il.
Le prévenu aurait, selon ses dires, téléchargé plus de 4 000 fichiers en neuf mois par « accident ».
« Vous savez pourquoi c’est illégal, insiste le président. Comment ces images sont faites ? Les télécharger, même si vous ne les regardez pas, alimente l’exploitation de mineurs. Comment vous réagiriez si quelqu’un faisait ça à vos enfants ? »
Le trentenaire ne dit rien et pleure.
La procureure prend alors le relais.
« Vous en avez dit plus en audition. Lorsqu’on vous a demandé ce que vous avez ressenti en tombant sur ce contenu, vous dites du dégoût. Et ensuite, “ce n’est pas parce que cela dégoûte qu’on ne veut pas regarder ”.»
À l’audience, le trentenaire reconnaît regarder régulièrement de la « pornographie adulte ».
L’expertise psychologique, qui a été citée par la procureure, fait état « d’envies sans tabou» avec son épouse.
Les téléchargements d’images pédopornographiques intervenaient, quant à eux, lorsqu’il était seul.
« J’avais beaucoup de problèmes avec ma compagne, déclare-t’il. Ce qui me manquait, c’était d’avoir des discussions avec elle. Mais je me suis rendu compte que j’avais une vie merveilleuse et que je gâchais tout. On a eu une discussion et j’ai décidé de tout remettre à plat. »
Le président du tribunal insiste :
« Est-ce que vous ressentiez une pulsion lorsque vous téléchargiez ces images ? »
« Je ne sais pas ce que c’est. J’avais envie de télécharger», répond-il.
Selon son avocate, le prévenu avait conscience qu’il « avait un problème » en agissant ainsi.
« Il ne sait pas comment se positionner, mais sait qu’il doit voir quelqu’un. Je pense qu’aujourd’hui, avec la garde à vue et la détention provisoire, il en a pris conscience », argumente-t’elle.
Reconnu coupable, l’homme a finalement été condamné à une peine de douze mois d’emprisonnement aménageable avec un bracelet électronique.
Elle est accompagnée de douze mois assortis d’un sursis probatoire avec des obligations de travail et de soins.
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