Carcassonne | Un homme condamné à 10 ans ferme pour viols incestueux
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 04/07/2020
- 00:00
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Le verdict est tombé en début de soirée ce mercredi, après trois jours d’audience où le tribunal a pris le soin d’entendre dans les détails les différents protagonistes.
Comme je vous l’ai dit hier, c’est impossible pour moi d’avoir touché ma fille, c’est inimaginable. Je pense que c’est un monstre celui qui a fait ça”.
Dans le box des accusés, à travers ces derniers mots prononcés juste avant l’intervention des avocats des parties civiles ce 1er juillet à Carcassonne, Julien R. continue à crier son innocence.
La charge de Me Gérard Bouissinet à l’encontre du mis en cause est rude :
“Drogue, sexe, alcool sont les mots qui me viennent à l’esprit en pensant à M. Julien R., ou encore, ceux de menteur, manipulateur, violeur”.
L’avocat des parties civiles rappelle que l’homme encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Il souligne qu’au moment où la victime Manon (*) quitte le rez-de-chaussée de la maison où se trouvent les chambres, pour se rendre à l’étage en signifiant qu’elle a du sang dans sa culotte, “le seul étant en bas avec elle juste avant, c’est son père “.
Dans sa défense, Julien R. a avancé que les traces de son sperme, retrouvées à l’intérieur de la culotte de la fillette au niveau de l’entrejambe, peuvent provenir d’un contact entre ses vêtements et ceux de l’enfant, via la panière à linge sale.
Me Gérard Bouissinet :
“Après l’évocation d’un rapport sexuel avec sa compagne il a parlé de masturbation, dans sa vie où le sexe est partout, masturbation pratiquée au départ très rarement dit-il, pour se transformer en “une fois par semaine” : s’est-il essuyé avec son caleçon ?
En tout cas, le seul ADN retrouvé dans la culotte de la victime, c’est le sien”.
Me Gaëlle Guille-Meghabbar, représentant la mère de Manon, explique que sa cliente est “une vraie victime, porteuse d’une souffrance immense, car depuis trois ans, il lui est impossible de voir sa fille (Manon a été placée dans une famille d’accueil, Ndlr)”.
NdWP : Toujours le même business français, lorsqu’il parle de pédo l’enfant est séparé de son parent protecteur et placé par la “justice”. Pour son bien.
Évoquant les propos de l’enfant, “C’est papa qui m’a fait ça” (lire nos précédentes éditions), l’avocate se dit convaincue de la culpabilité de Julien R. Aux jurés : “Cette conviction doit être la vôtre”.
Le portrait dressé par l’avocate générale Florence Galtier du mis en cause est tout aussi sombre que celui évoqué par les parties civiles.
“Il n’a pas d’empathie pour sa fille, il veut juste qu’on ne le condamne pas.
Il est inquiétant “.
Surtout, s’interroge la magistrate, “quel est le bénéfice qu’aurait obtenu Manon en accusant son père ? “.
Réquisitions :
“15 ans de réclusion criminelle, 5 ans de suivi médical et 3 ans supplémentaires dans le cas où ce dernier ne serait pas respecté. Retrait total du droit parental sur les trois enfants, plus interdiction d’exercer des activités en contact avec des mineurs”.
Me Sébastien Leguay, défenseur de Julien R. :
“La règle générale c’est que le parquet doit démontrer la culpabilité de l’accusé. Il ne s’agit pas de requérir 15 ans de réclusion criminelle parce qu’il est ‘’inquiétant’’ “.
S’adressant aux jurés :
“En d’autres termes, le propos est de savoir si vous avez suffisamment de preuves pour déterminer si ce 30 juin 2017, Julien R. a commis ce dont il est accusé”.
L’avocat reviendra alors sur les faits semblant confondre son client pour, au fil de sa plaidoirie, parvenir à implanter une part de doute.
“La masturbation avec une régularité épiscopale dont on parle, pourrait-elle être un élément à charge ? Celle-ci ferait-elle de lui un pédophile ?”.
Sur le moment de l’agression, l’avocat indique que si la fillette s’est bien plainte en se rendant à l’étage, cela s’est passé avant la sieste faite en la présence de son père. Sur l’analyse de la culotte par le laboratoire, il constate que, “comme l’a clairement indiqué l’expert, seul l’entre jambe a été examiné”.
Ce qui ne permet plus de savoir si du sperme a été mis en contact avec d’autres endroits de la culotte, ou avec d’autres vêtements se trouvant dans la panière à linge sale.
Il souligne que si l’enfant est bien la victime, elle a déjà menti.
Par exemple avec un stylo volé retrouvé dans sa trousse d’écolier : “Manon a persisté à nier “.
Pour conclure à l’attention du tribunal :
“Parce que, à aucun moment dans ce dossier, vous avez la preuve que cet homme est coupable, je vous demande de l’acquitter “.
Les jurés ont finalement réduit la peine réclamée par le parquet, en retenant 10 années de réclusion criminelle avec un suivi médical de 3 ans.
(*) : Prénom d’emprunt.
Source : La Dépêche
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