Capdenac-Gare | Sursis pour le compagnon d’une mère d’accueil coupable de corruption et d’abus sexuels sur mineurs
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
oui
Pédocriminel En liberté
- 12/07/2022
- 13:21
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“La parole d’Annabelle * ne vaut rien ! Quelle est la fiabilité de la parole d’un enfant qui peut affabuler”,
tels ont été les mots très durs de l’avocat du prévenu, accusé de corruption de mineur et d’agression sexuelle, devant même la jeune fille venue courageusement témoigner et raconter à la barre du tribunal l’indicible auquel elle fut confrontée à Capdenac-Gare, entre 2018 et 2020, dans sa famille d’accueil censée la protéger.
Mais sa famille d’accueil était uniquement une dame, agréée pour cela (depuis son agrément a été suspendu), et non pas son compagnon.
Un compagnon que, selon ses dires, elle n’aurait jamais laissé en tête à tête avec les enfants dont elle avait la charge.
Et pourtant….. Une victime décrit des faits qui se sont passés dans la maison, au moment du coucher, juste dans la chambre d’à côté, une main sur la bouche pour ne pas éveiller l’attention de Brigitte *, cette mère d’accueil modèle, même si elle mettait parfois des gifles, auxquels ces jeunes semblent attachés.
Pourtant aussi, une autre jeune fille victime, qui témoigne difficilement à la barre, aurait fait l’objet de menaces de cette dernière afin de ne pas enfoncer ce compagnon quelque peu gênant…Car addict à l’alcool.
Selon le témoignage d’une ancienne compagne,
“sa seule conversation portait sur le sexe et sa beuverie. Il vaut mieux se tenir loin de lui”,
prédira cette dernière.
Des propos que le prévenu explique qu’ils seraient
“dictés par la vengeance tout comme ceux de ces deux jeunes filles et d’un garçon qui se sont portés partie civile et qui lui en voudraient car il aurait dit qu’ils avaient volé”.
Même mode opératoire
Annabelle raconte, elle, avec ses mots de grande ado un peu attardée que l’argent qu’on lui reproche d’avoir en sa possession c’était lui qui lui donnait pour acheter son silence….
Et que penser face à Méline * qui dit simplement :
“Il m’a demandé de faire l’amour et j’ai dit non. il m’a demandé de le sucer contre de l’argent et j’ai dit non. Il m’a proposé de boire et j’avais peur”.
Aujourd’hui, si cette dernière est sous curatelle renforcée, ” sa parole s’est libérée au moment de l’enquête” fait remarquer son avocate.
Car c’est Annabelle qui a fini par parler et déclencher cette enquête.
“Il m’a dit qu’il allait faire de moi une vraie femme, j’étais piégée”,
mais lorsqu’elle sera loin et qu’elle n’aura plus peur de représailles elle se confiera.
Le jeune garçon, absent pour cause de Covid à la barre du tribunal, fait raconter par son avocate une proposition de se “masturber ensemble”.
L’avocate de Méline, elle, note
“une similitude dans le déroulé des faits et des propos qui sont tenus. C’est le même mode opératoire. Un jeu malsain avec la fragilité des enfants. Quand on est une famille d’accueil on doit avoir une moralité et on en est très loin. Quand on accueille des enfants, on doit les protéger. Il est où le sens de la famille d’accueil avec M ? “.
Ce à quoi l’avocat du prévenu objecte que,
“hormis ces trois victimes d’aujourd’hui, dont une qui refuse un examen gynécologique (par appréhension dira-t-elle), aucun des sept autres enfants entendus n’ont raconté de tels agissements…”
Et de poursuivre :
“Comme il est alcoolique il n’est pas net…Il y a un doute dans ce dossier, ça doit lui profiter, je plaide la relaxe”.
Double peine
“C’est plus confortable de relaxer un prévenu au bénéfice du doute quand il dit qu’il n’a rien fait mais on prend le risque d’infliger une double peine aux victimes. Qui est le menteur ? Qui dit la vérité ? Qui est le plus crédible ? On a des indicateurs, des constantes, des récits circonstanciées validés par l’expert psychologique. Car il y a de la cohérence, de la précision, de la nuance dans les propos d’Annabelle. C’est vrai qu’on redoute de condamner un innocent…Mais l’est-il ? Est-ce un prévenu et trois parties civiles ? Ou un menteur et trois victimes ?”,
énonce avec véhémence le procureur de la République, Bernard Salvador.
“C’est au ministère public à apporter la preuve de la culpabilité de mon client”
lance l’avocat de la défense.
La cour reconnaît le prévenu “coupable” des faits qui lui sont reprochés et le condamne à 6 mois de prison entièrement assortis de sursis avec une période probatoire de 3 ans, obligation de soins, et interdiction d’entrer en contact avec les victimes.
(prénom d’emprunt)
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