Caen | Condamné pour des viols sur mineurs, requalifiés en correctionnelle

Un quinquagénaire a été condamné à deux ans de prison ferme, pour avoir abusé des enfants d’amis, entre Caen et le pays d’Auge, dans le calvados

© LOIC VENANCE

Entre 1999 et 2001, un homme, aujourd’hui âgé de 57 ans, a commis des infractions sexuelles graves sur quatre enfants alors âgés de 4 à 10 ans. Trois d’entre eux appartenaient à la même fratrie et leurs parents étaient amis avec l’agresseur. La troisième victime est leur cousine.

L’un des enfants, devenu adulte, s’est confié en septembre 2012 à des membres de sa famille qui l’ont encouragé à déposer plainte. A l’issue de ces révélations, les autres victimes ont pu être identifiées.

Bien que l’accusé ait reconnu avoir commis des actes de pénétration sur plusieurs enfants, les faits ont été requalifiés en agressions sexuelles et c’est libre que l’auteur comparaît devant le tribunal correctionnel, jeudi, après sept longues années de procédure.

L’homme, un marginal qui vit dans un chalet au cœur des marais, entre Caen et le pays d’Auge, a beaucoup de mal à s’exprimer et à comprendre les questions qui lui sont posées. Il est aussi assez confus sur leur déroulement mais finit par reconnaître la quasi-intégralité des faits. Il explique qu’il était souvent sous l’emprise de l’alcool et des stupéfiants à cette époque : « Je buvais comme une vache », selon son expression.

Selon lui, depuis 2003, il a tout arrêté. Il dit que s’il n’avait pas été alcoolisé, il n’aurait jamais fait de mal à des enfants. L’homme ne souffre pas de trouble mental ni même de déficience intellectuelle sévère. Néanmoins, l’alcoolisation pourrait être à l’origine de la libération de pulsions pédophiles. Les expertises psychiatriques, réalisées en 2012 et 2014, sont convergentes.

Les avocats des parties civiles font toutes remarquer que l’homme a tendance à ne pas reconnaître sa responsabilité.

L’un d’entre eux, le décrivant, conclut : « Et cela s’appelle un pédophile ». Tous indiquent les souffrances post-traumatiques des enfants devenus adultes et qui ont des problèmes d’ordre sexuel ou encore la peur de « devenir un monstre » comme l’auteur des faits.

Le procureur de la République indique que certains faits de viols ont été « recorrectionnalisés », c’est-à-dire que, de crimes, ils sont devenus délits afin de « préserver les victimes d’un jury d’assises ».

Toutefois, il souligne que ces enfants se sont vus « voler la possibilité de grandir normalement ». Il requiert 5 ans d’emprisonnement dont 3 ans avec sursis et mise à l’épreuve.

Delphine Manuel-Lauriano, son avocate, redoute pour lui une incarcération en maison d’arrêt où il pourrait être la cible de violence de la part des autres détenus.

Le tribunal condamne l’auteur des agressions à 5 ans de prison dont 3 avec sursis, obligation de soins, interdiction de contacts avec les victimes et avec des mineurs, inscription au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais).

Source : ouest-france.fr

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