Canada | Six clients de prostitution de mineures ciblés par la police de Sherbrooke

« Il était grand temps que l’on s’attaque aux clients de la prostitution à Sherbrooke. S’il n’y a pas de demande, il n’y aura pas de proxénète pour recruter des adolescentes et des femmes afin de combler cette demande. »

 © Remi WAFFLART/MAXPPP

Pour Marie-Michèle Whitlock du CALACS-Agression Estrie, l’arrestation en juin dernier puis la mise en accusation criminelle, cette semaine de clients de prostitution juvénile à Sherbrooke pourrait avoir un effet dissuasif à long terme.

Six individus âgés de 26 à 65 ans sont accusés de leurre d’une personne mineure, soit d’avoir communiqué avec une personne de moins de 18 ans dans le but de faciliter la perpétration d’une accusation criminelle à caractère sexuel ainsi que d’avoir communiqué avec une personne mineure en vue d’obtenir les services sexuels d’une personne mineure moyennant rétribution.

« Il faut s’attaquer à la prostitution de toutes les façons possibles. Le client qui demande des services sexuels en échange d’argent demeure le point de départ pour le proxénète qui recherche ensuite des femmes pour combler le besoin », explique l’intervenante du CALACS-Agression Estrie.

Cette dernière a réalisé en 2017 une étude exhaustive pour dresser le portrait de l’exploitation sexuelle en Estrie qui concluait que le problème de la prostitution « touche beaucoup trop d’adolescentes et de femmes de notre région ».

Marie-Michèle Whitlock signale que tous les types de prostitution, y compris la prostitution juvénile, sont présents à Sherbrooke depuis plusieurs années.

« Sherbrooke n’a jamais fait exception en matière de prostitution juvénile.

Des adolescentes en fugue qui échangent des services sexuels contre l’hébergement par un homme,

des réseaux de prostitution de danseuses qui finissent par offrir des services d’escorte contrôlés par le crime organisé,

des gangs de rue de Montréal qui viennent recruter des filles à Sherbrooke

ou des proxénètes qui agissent sur une base individuelle comme Mathieu Larin avec deux ou trois filles à leur emploi sont autant de formes de prostitution qui sont rencontrées à Sherbrooke », énumère Marie-Michèle Whitlock.

Elle croit que les autorités policières devraient aussi s’attaquer à la prostitution sous toutes ses formes, pas seulement celle concernant les mineurs.

« La loi stipule qu’il est interdit de payer en échange de services sexuels, que ce soit des personnes mineures ou des personnes majeures.

C’est certain que la prostitution d’adolescentes peut paraitre plus choquante socialement, mais le problème est tout aussi important pour les adultes.

Il faut que la prostitution sous toutes ses formes soit une priorité au Service de police de Sherbrooke », estime l’intervenant du CALACS-Agression Estrie.

Le Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel croit qu’il faut travailler aussi à l’éducation des jeunes garçons concernant les relations égalitaires avec les femmes.

Source : La Tribune

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