Canada | Trop peu de services en français pour les victimes d’agressions sexuelles à Ottawa
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 12/06/2017
- 00:00
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Seulement 5 % des victimes canadiennes rapportent une agression sexuelle
Se battre pour obtenir de l’aide en français ajoute à détresse des victimes d’agression sexuelle
Le Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) francophone d’Ottawa lance un cri du coeur. Ses intervenantes dénoncent le peu de services en français pour les victimes d’agressions sexuelles à Ottawa.
Un texte de Florence Ngué-No
Selon les intervenantes qui aident quotidiennement des femmes ayant subi des violences sexuelles, les défis sont tels en matière de services en français que certaines victimes se découragent et renoncent à porter plainte au Service de police d’Ottawa (SPO) ou à se faire examiner à l’Hôpital d’Ottawa.
Déjà, le CALACS francophone d’Ottawa souligne que seulement 5 % des victimes canadiennes rapportent une agression sexuelle, selon une enquête de 2014 de Statistiques Canada. La barrière de la langue ajoute à la détresse et au traumatisme, estime la coordonnatrice d’intervention au CALACS, Michelle Petersen.
Michelle Petersen, coordonnatrice d’intervention au CALACS.
« Si, lors d’un premier contact, la personne qui s’adresse à moi ne parle pas ma langue, ce n’est pas certain que je vais me sentir à l’aise pour me confier à elle et raconter mon histoire », a soutenu Mme Petersen en entrevue à Radio-Canada.
Agressée sexuellement à l’adolescence, Mme Petersen aurait aimé bénéficier d’aide et de soutien en français. C’est ce qui l’a motivée à devenir intervenante au CALACS pour aider des victimes dans leur langue maternelle.
Une situation préoccupante
Le fait de ne pas avoir accès à de l’aide en français après une agression sexuelle rend les démarches de dépôt de plainte et d’examen médical beaucoup plus difficiles, selon la gestionnaire de l’organisme, Josée Guindon.
« Lorsqu’une femme est victime d’agression sexuelle et qu’elle décide de se présenter, par exemple, au Service de police d’Ottawa ou à l’Hôpital d’Ottawa, déjà, c’est difficile de prendre cette décision-là […] Si on ajoute à ça le fait de réclamer un service en français, parce qu’il n’y a pas d’offre active, on ajoute une couche de difficulté », a-t-elle estimé.
Josée Guindon, gestionnaire au CALACS francophone d’Ottawa.
Selon Josée Guindon, la situation est particulièrement problématique au SPO.
« Le plus extrême, c’est une femme qui nous raconte qu’elle s’est présentée au poste de police, qu’elle a demandé un service en français et qu’il n’y a pas eu de service en français. Elle a viré de bord et elle est sortie du poste de police, donc elle a abandonné sa poursuite, son droit de déposer une plainte », a raconté Mme Guindon.
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