Cambrai | Du sursis pour un quadragénaire auteur d’agression sexuelle sur mineure
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 06/07/2024
- 10:24
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Dans l’infirmerie de ce collège cambrésien, l’ado éclate en sanglots.
C’est l’anniversaire de sa première rencontre avec son ex, connu à 14 ans dans une convention de manga à Sin-le-Noble, en septembre 2019.
Y.V. y anime un stand, se présente comme un neurologue de 28 ans. Alors qu’il en a 37 et n’est pas médecin.
Passionnés par les mangas, les deux discutent sur les réseaux sociaux, puis les SMS et les appels se font réguliers et plus pressants.
Un mois plus tard, il insiste pour la rencontrer, la serre dans ses bras, l’embrasse dans la nuque et lui offre des cadeaux.
Une autre fois, dans un fastfood, il la touche sous ses vêtements.
L’amenant dans une ruelle, il force un premier baiser.
Il la presse d’être son premier au lit, lui parle de pénétration et masturbation, de photos dénudées, lui affirmant parfois ne pas parler en tant que copain, mais médecin.
Au tribunal de Cambrai, mardi, l’homme de 42 ans reconnaît le mensonge sur l’âge et la profession.
Mais pas les incitations aux actes sexuels.
Il justifie les trous de mémoire par ses problèmes d’épilepsie et insinue des mensonges de l’adolescente :
« J’ai du mal à me voir demander ça », assure-t’il
Il est désormais en couple avec une femme de 26 ans.
Selon l’expert psychiatrique, le prévenu, de nature perverse à dimension manipulatoire, aurait agi stratégiquement pour capter la confiance de l’enfant, avec un schéma opératoire incluant de la prédation et l’inversement des rôles auteur et victime.
Il n’en ressentirait ni empathie ni honte.
Y. V. avait déjà eu un précédent, non judiciarisé, en 2014.
« J’avais environ 23 ans, elle avait 15 ans », raconte-t’il. La présidente le reprend, « vous aviez plutôt 32 ans ».
Quatre ans plus tard, celle qui n’est plus une collégienne est absente de l’audience à cause de ses examens.
Elle est démolie, révèle un expert. Qui explique que la jeune femme s’auto-mutile et se scarifie.
« J’espère de tout mon cœur qu’elle saura reprendre sa vie en main, que rien ne lui arrivera de grave, réagit le prévenu. Je ne suis pas un monstre. »
Ces propos font bondir la procureure, pour qui l’expertise du prévenu « fait froid dans le dos ».
Le tribunal a condamné Y. V. à huit mois de prison intégralement assortis d’un sursis probatoire pour trois ans avec obligation de soins psychologiques et psychiatriques, interdiction de contact avec la victime et tout mineur.
Il est aussi inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais).
Il a dix jours pour faire appel.
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