Cambodge | Stefan Struik, pédocriminel inculpé pour une vidéo de torture d’enfant

Un Néerlandais, Stefan Struik, a été inculpé jeudi par un tribunal cambodgien dans une enquête sur une vidéo montrant un enfant subissant des tortures, faussement présentée par des médias comme des images d’atrocités commises contre les Rohingyas.

Stefan Struik et son ami vietnamien Nguyen Dung

Des troubles ont éclaté depuis début octobre dans le nord-ouest de la Birmanie et l’arme birmane a lancé une grande opération militaire, qualifiée de campagne de “nettoyage ethnique” par un représentant de l’ONU au Bangladesh.

Les troubles ont poussé 20.000 Rohingyas à fuir dans ce pays voisin.

Ces réfugies ont livré des récits des atrocités commises par l’armée: viols collectifs, tortures, meurtres et massacres. De nombreuses vidéos, non vérifiées circulent sur les réseaux sociaux.

Et ces derniers jours, celles d’un homme utilisant un appareil produisant des décharges électriques sur la peau de l’enfant, lui tirant les cheveux et tentant de lui introduire un objet dans la bouche, a émergé.

Et elle a fini par être reprise, notamment par le quotidien britannique Daily Mail qui a utilisé des images tirées de la vidéo.

Mais, cette vidéo datant du mois d’août a été tournée au Cambodge et c’est sa diffusion à grande échelle qui a poussé la police cambodgienne à ouvrir une enquête.

Le Néerlandais de 53 ans, qui a également la citoyenneté cambodgienne, a été inculpé vendredi par un tribunal cambodgien.

“Le tribunal l’a inculpé et emprisonné pour avoir omis de déposer une plainte concernant les mauvais traitements infligés au mineur et pour avoir dissimulé des preuves”,

a expliqué Meas Pros, porte-parole du tribunal cambodgien de la province de Mondulkiri.

Par ailleurs, son ami vietnamien Nguyen Dung, soupçonné d’être l’auteur des violences, a été interpellé au Vietnam.

D’après les médias officiels, il aurait avoué les tortures et déclaré aux enquêteurs qu’il était sous l’emprise de drogues au moment des faits.

En Birmanie, le gouvernement, qui nie les atrocités dont l’armée est accusée, a dénoncé l’article erroné du tabloïd britannique comme étant “le dernier exemple d’un couverture médiatique fabriquée qui endommage l’image du pays”.

Les Rohingyas sont considérés comme des étrangers en Birmanie, bien que nombre d’entre eux y vivent depuis des générations. Leur citoyenneté n’est pas reconnue par ce pays à 95% bouddhiste. Ils vivent marginalisés, dans des conditions misérables. Une montée de nationalisme bouddhiste en Birmanie ces dernières années a attisé l’hostilité à leur encontre.

Source : Cambodge Mag

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