Caen | Le prêtre “médiatique” libanais Mansour Labaky poursuivi pour pédophilie

La justice a ouvert une enquête contre un prêtre de soupçonné de faits de pédophilie commis en Normandie dans les années 1990. Condamné par le Vatican en 2012, l’homme se trouve actuellement au Liban, où il bénéficie de puissants soutiens, et refuse de se rendre en France sous prétexte que son état de santé ne le lui permet pas.

 En 2012, Mansour Labaky a été condamné par la Congrégation pour la doctrine de la Foi ©Lionel Bonaventure/AFP
En 2012, Mansour Labaky a été condamné par la Congrégation pour la doctrine de la Foi
©Lionel Bonaventure/AFP

Nouveau scandale de pédophilie au sein de l’Eglise. Un mandat d’arrêt vient d’être émis à l’encontre de Monsour Labaky, un prêtre de 76 ans ayant dirigé un orphelinat dans le Calvados de 1991 à 1998, après qu’une plainte pour viols et agressions sexuelles sur mineure de moins de 15 ans par personne ayant autorité a été déposée au tribunal de Caen, révèle Normandie-Actu ce mercredi.

Deux autres victimes présumées ont dénoncé des faits similaires, mais ne se sont pas encore constituées partie civile.  L’enquête a été confiée aux gendarmes de la section de recherches de la ville.

Dans les années 1990, Monsour Labaky, “prêtre libanais médiatique, musicien, écrivain, journaliste à ses heures”, qui “s’est toujours montré comme un véritable protecteur des faibles et des opprimés” selon RTL,  aurait abusé d’une jeune Française qui lui avait été confiée.

“Ses petites camarades l’avaient prévenue, elles lui avaient dit de ne surtout pas prévenir lorsqu’elle aurait ses premières règles. Mais après l’indiscrétion de l’une d’elles, le Père Labaky l’a violée”, explique à La Croix, Solange Doumic, avocate de victimes présumées du prêtre.

En 2012, ce dernier a été condamné par la Congrégation pour la doctrine de la Foi. Celle-ci lui a interdit formellement toute vie publique et tout ministère, l’astreignant à une vie de prière et de pénitence, privée de tout contact avec des mineurs, sous peine d’excommunication. Mais si l’Eglise a agi, la justice des hommes, elle, tarde à prendre les choses en main.

Convoqué quatre fois par la justice française, Mansour Labaky, qui vit désormais au Liban, refuse de revenir dans l’Hexagone, prétextant que son état de santé ne lui permet pas.

Dans son pays, il peut compter sur de puissants soutiens et l’Eglise maronites se protège. En mars dernier, le cardinal Bechara Raï, Patriarche d’Antioche et de tout l’Orient pour les Maronites,  a pris publiquement sa défense, dénonçant une “campagne de calomnies”, “bien orchestrée” à son encontre.

En ce moment, au Liban, Mansour Labaky continue de rencontrer des gens, de parler dans les médias et sans doute à commettre les agressions sexuelles dont il a été coutumier. Ça n’avance toujours pas, c’est inadmissible”, expliquait l’avocate de victimes à RTL il y a quelques semaines. “Il faut le renvoyer aux assises et le juger en son absence, s’est-elle insurgée auprès de La Croix.  “La plainte déposée est la pointe d’un iceberg géant, qui n’apparaît pas au grand jour du fait de la personnalité si efficacement manipulatrice et du charisme étonnant de M. Labaky. On ne parle pas de quelques gestes sur quelques personnes, à un moment de sa vie… C’est un homme qui a violé ou agressé sexuellement de nombreuses femmes âgées de 7 à 77 ans“.

Source : http://www.francesoir.fr/

Source(s):