Bussière-Poitevine | Un homme de 43 ans condamné à 6 mois avec sursis pour violences sur sa fille de 17 ans et agression sexuelle sur une amie de celle-ci âgée de 15 ans

Un homme a été condamné à 6 mois de prison avec sursis, ce vendredi, par le tribunal correctionnel de Limoges.

Illustration © Juliette Benhaim

En 2019, il s’était livré à des attouchements sexuels sur une amie de sa fille cadette, qui fêtait ses 15 ans chez lui à Bussière-Poitevine (commune de Val-d’Oire-et-Gartempe). S’en étaient suivis, entre autres, une conduite sans permis en état d’ivresse et des coups portés contre sa fille aînée.

Les gendarmes débarquent, le 14 avril 2019 un peu avant minuit, dans une maison de Bussière-Poitevine.

Une femme, vivant en Picardie, les a alertés.

Sa fille de 17 ans aurait été violentée par son père, chez qui elle se trouve.

De grosses marques rouges abîment le cou de l’adolescente. Ses lunettes sont cassées.

Les stigmates d’une sévère altercation qu’elle a eue avec son père.

L’homme de 43 ans l’a plaquée, quelques heures plus tôt, contre une table de billard.

Tout en lui comprimant le cou à l’aide de ses deux mains, il l’a projetée contre le mur du salon.

Les insultes fusant, la bagarre s’est poursuivie dans le jardin.

Le quadragénaire décochait notamment un coup de poing.

« L’origine de la dispute est un appel passé par la jeune fille à sa mère », raconte la présidente du tribunal correctionnel de Limoges, devant lequel l’homme comparaissait ce vendredi.

« Elle insultait ma mère et ma grand-mère ! », explique ce dernier.

Ils sont séparés par la petite sœur de 15 ans et un ami de l’adolescente, âgé de 19 ans.

Tous trois se réfugient dans la chambre de la plus jeune, en compagnie de deux autres filles âgées de 14 ans, en attendant l’arrivée des forces de l’ordre.

Ces deux dernières avaient été invitées ce jour-là par la fille cadette du prévenu, qui fêtait ses 15 bougies.

Le père est le seul adulte présent dans la maison.

Attouchements sexuels tout l’après-midi

Dans la chambre, l’une des filles éclate soudain en sanglots.

Elle avoue que le père de son amie s’est livrée à des attouchements sexuels sur elle pendant tout l’après-midi.

« Tout le monde avait bu plusieurs verres de whisky et de rhum, ainsi que des bières.

Ils dansaient sur des musiques de zouk », relate la présidente du tribunal.

Tout au long de l’après-midi, le prévenu se collait derrière la jeune fille.

Il lui caressait les cuisses, les hanches et le sexe.

« On twerkait, c’est du collé-serré.

C’est de la musique africaine, il suffit de connaître quoi ! », lance-t-il d’une manière insolente à la barre, en jean tee-shirt.

« Sur une fille de 14 ans et demi ? », s’emporte la présidente du tribunal.

« Je n’ai pas de préjugés », rétorque-t-il simplement.

« A l’évidence, nous ne vivons pas sur la même planète », souffle le procureur.

Pendant plusieurs heures, la fille subit ces gestes.

« Lui avez-vous également donné des coups de rein ?

Vous êtes vous frotté à elle, tout en portant des mouvements de bassin ? », demande la présidente du tribunal.

« Oui, je l’ai fait », répond sobrement le prévenu.

L’une des invitées a pourtant tenté de s’intercaler entre eux et de les éloigner.

Insuffisant. L’homme revenait sans cesse à la charge.

« Elle a raconté avoir senti votre sexe, avant de s’effondrer quand vous lui avez porté une fessée », rappelle la présidente du tribunal.

La fille aînée du prévenu, qui ne cesse de lancer des réflexions sordides comme « les filles sont chaudes ce soir », demande en début de soirée à son ami de 19 ans d’intervenir pour freiner son père.

Ce dernier, qui s’entend très bien avec le jeune homme qui habite à deux kilomètres, propose d’aller le chercher.

Ni une ni deux, il démarre sa voiture.

Complétement ivre et sans permis, ce dernier lui ayant été retiré provisoirement en 2018.

Le prévenu heurte, quelques minutes plus tard, un poteau téléphonique.

Son véhicule termine sa course dans le fossé, dans un petit chemin situé un peu avant la maison.

Des badauds l’aideront à sortir la voiture du bas-côté et à la ramener à bon port.

« A leur arrivée, les gendarmes constatent que la voiture est abimée et salie par la boue », note la présidente du tribunal.

Inquiète de voir son ami arriver à pied sans son père, la fille aînée appelle sa mère pour tout lui raconter.

C’est ce coup de fil qui entraînera la dispute.

« A cause de l’alcool, je ne me souviens pas du tout avoir pris la voiture.

Je n’ai pas beaucoup de mémoire sur cette soirée », regrette le prévenu, séparé de sa femme.

Comme le fait remarquer le représentant des parties civiles, « l’alcool est une excuse désagréable ».

Durant toute l’audience, le prévenu ne reconnaît les faits qu’à demi-mot.

Les attouchements sexuels ?

« Si ses amis m’ont vu faire, c’est que je l’ai fait », repète-t-il à plusieurs reprises.

La dispute avec sa fille ?

« Je doute avoir serré son cou avec mes mains », se défend-il alors que les témoins confirment presque tous la scène.

« Tout cela n’est pas très brillant. Vous n’avez pas de quoi être fier.

Ce fut une soirée dérangeante à bien des égards.

S’il y avait un adulte ce soir-là, ce n’était certainement pas vous », plaide le représentant du ministère public.

Face à lui, le prévenu concède avoir « fait n’importe quoi en abusant de l’alcool ».

« J’ai beaucoup de regrets sur cette soirée.

Je voulais faire plaisir à mes filles, mais je n’ai pas été un père exemplaire. »

Sa fille aînée, qui vit actuellement chez lui avec son copain, lui a porté secours devant le tribunal.

« Ça se passe mieux. Je lui ai pardonné, et je n’ai plus rien à lui reprocher sur l’alcool.

Il fait ce qu’il faut pour y arriver, et il y arrive. »

Son père est finalement condamné à six mois de prison avec un sursis probatoire de deux ans, comprenant une obligation de soins et une réparation des dommages.

Les juges le relaxeront pour les faits de dégradation et le délit de fuite liés à l’accident de voiture, mais ordonneront son inscription au FIGES (Fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes).

Source : Le Populaire

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