Bruay-la-Buissière | Un homme de 24 ans condamné à seulement 2 ans de prison aménageables pour avoir violé pendant 1 an une fille de 10 ans dont des pénétrations

La «séductrice manipulatrice» n’avait même pas dix ans

Le prévenu a été condamné à deux ans de prison aménageables. Photo Pascal Bonnière – VDNPQR

Il avait 24 ans, elle-même pas 10. Il est père de deux enfants de 7 et 8 ans. Mais cela ne l’a pas empêché, à plusieurs reprises, de l’embrasser sur la bouche et d’aller jusqu’à l’agresser sexuellement, entre le tout début de l’année 2014 jusqu’au 1er novembre 2015.

À la barre, légèrement courbé, tête basse, on le comprend à peine. Plusieurs fois, la présidente Sarah Hourtoule demandera à ce Bruaysien pas encore trentenaire d’articuler. Elle passera du temps, également, sur la procédure, ce long déroulé judiciaire qui a débuté fin 2015 pour aboutir à sa condamnation, en ce jeudi de février 2019.

« Ce n’est qu’au commissariat que vous dites avoir compris que ce que vous avez fait était interdit. »

Oui, mais en 2017, alors que l’enquête a débuté le 10 novembre 2015 par une plainte de la jeune fille qui n’a cessé, lors de rencontres avec les policiers ou avec les experts, de donner davantage de précisions et de détails sur les faits condamnables, entre attouchements, demande de fellation et pénétrations.

Après, aussi, une première confrontation où le prévenu a tout nié en bloc, devant sa victime. Après, enfin, avoir décrit sa victime, à l’aube de ses dix ans au moment des premières agressions, de « séductrice manipulatrice ». Lui, lui avoir demandé une fellation ? Impossible ! « Je n’aime pas ça ! », a-t-il juré aux policiers. Tout juste l’avait-elle vu en train de se masturber dans la salle de bain. Rien que de sa faute à elle. Sur les réseaux sociaux, elle lui déclarait même son amour…

En manque de repères

L’avis de l’expert ? Sans équivoque. Lors d’une entrevue où le prévenu clamait son innocence, le spécialiste a établi qu’il manquait de repères éthiques et moraux. Qu’une récidive était possible. La procédure a permis de mettre à jour un autre traumatisme. Celui de cet enfant, victime d’abus sexuels de la part de son oncle qui, adulte, est devenu agresseur.

À la barre, il dit avoir honte. Il est reconnu coupable. Les deux ans de prisons prononcés sont aménageables et il doit bénéficier d’un suivi socio-judiciaire pendant trois ans, avec injonction de soins, obligation de travailler et interdiction de voir sa victime. Il est également inscrit au fichier des délinquants sexuels. Sa victime recevra 2 500 € en réparation d’un préjudice qui la poursuivra toute sa vie.

Source : lavoixdunord

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