Brest|Laxisme judiciaire pour le pédocriminel aux multiples victimes. Le coupable en fuite
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oui
Pédocriminel En liberté
- 04/03/2022
- 18:40
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Le gardien de phare retraité condamné à 18 mois de prison pour agression sexuelle
D’autres témoignages accablants ont conduit à la condamnation du retraité des Phares et Balises, âgé de 63 ans. Mais il s’est enfui avant d’être conduit à la maison d’arrêt.
« Tous les matins, avant que je parte au collège, il venait se glisser dans mon lit. Il me caressait, me touchait le sexe et me susurrait des choses… »
Ce jeudi 3 mars 2022, celui qui, au tribunal de Brest, raconte cet épisode, avait environ 11 ans quand c’est arrivé, au début des années 2000.
Cet ami que ses parents « hébergeaient souvent » à Brest, qu’il prenait pour « un tonton bienveillant » qui lui « offrait plein de cadeaux », avait alors 42 ans.
« Une nuit, il était ivre, il a essayé d’aller plus loin, poursuit le trentenaire. J’ai réagi, je suis parti dormir dans le canapé du salon. Le matin, j’ai raconté à ma mère qu’il m’avait touché. Il n’est plus jamais revenu chez nous. »
Célibataire sans enfant, retraité des Phares et Balises, le prévenu a aujourd’hui 63 ans. Il vit sur l’île Molène.
Chez lui, ont été retrouvées de nombreuses photos de jeunes garçons en maillot de bain ou en slip. Il conservait, également, un gros stock de jouets pour enfants…
Le président Xavier Jublin attaque :
« Pourquoi preniez-vous ces photos ? »
L’homme répond :
« Je les trouvais beaux, mignons, jolis comme un coucher de soleil… »
Le président insiste :
« Avez-vous eu des gestes à son encontre ? »
Invariablement le prévenu répond :
« Je ne me souviens pas ».
Xavier Jublin commente :
« Étrange. Au lieu de « Je n’ai rien fait ! », les auteurs d’agression sexuelles répondent très souvent par « Je ne me souviens pas. » »
Le tribunal présente les témoignages accablants recueillis au cours de l’enquête.
Vingt ans plus tard, d’autres garçons, « jamais des filles », ont, pour la première fois, raconté leurs expériences traumatisantes lors de leurs vacances d’été sur Molène : les baisers forcés sur la bouche, les invitations dans une maison qui « ressemblait à une MJC mais avec de l’alcool », les projections de diapositives. Et le surnom donné sur l’île au prévenu :
« Jean-Phil le pédophile »…
Le président interroge :
« Comment expliquez-vous ces histoires ? Vous en pensez quoi ? »
Le pédocriminel répond :
« Rien ! »
Le président Xavier s’indigne :
« Rien ? ! »
Poussé dans ses retranchements, celui qui indique avoir été, très jeune, agressé par son instituteur, évoque :
« Des rumeurs, des gens qui veulent lui faire du mal ».
Il concède :
« Un besoin d’affection, de faire des câlins, des bisous ».
Mais il nie en bloc les agressions sexuelles :
« Il ment. »
De retour à la barre, la victime raconte ses crises d’angoisses, ce « profond malaise », ce « sentiment d’avoir été trompé, blessé ». Et sa décision de le dénoncer en 2019 :
« Je pensais avoir réussi à me construire. J’allais devenir père. Et 20 ans après, ça m’a pété à la gueule. »
Son avocat prend la relève de son client :
« Quand on décide de franchir la porte de la révélation, ça n’a aucun sens de mentir, plaide maître Ronan Appéré. Mon client l’a fait pour protéger les enfants de Molène. »
Face à ce « constat glaçant », la procureur Françoise Peucheret assène :
« On ne peut pas saccager la vie d’enfants sans devoir un jour répondre de ses actes. »
Elle requiert quatre ans de prison.
« On n’est pas sûrs de ce qu’il s’est passé », plaide maître Alexandre Quéméner, l’avocat du prévenu, qu’il présente comme « solitaire et droit ».
Jean-Philippe Rocher n’a pas entendu sa condamnation à 18 mois de prison ferme avec mandat de dépôt. Ni qu’il devra verser 6 500 € de dommages et intérêts à sa victime. Avant l’arrivée de son escorte policière, il s’est enfui du tribunal. Un mandat d’arrêt est émis à son encontre.
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