Brest | Un pédocriminel récidiviste condamné à quatre ans ferme pour agressions sexuelles sur le fils de sa compagne âgé de 5 ans

Un homme d’une soixantaine d’années a été condamné à quatre ans de prison pour agressions sexuelles sur le fils de sa compagne.

« Je lui ai peut-être un peu forcé la main… », bredouille encore le prévenu. « C’est le mot ! », réagit le procureur Diacono. Après des versions contradictoires au cours de l’enquête, ce jeune retraité reconnaît les faits à demi-mot. Il aura fallu que le tribunal de Brest fasse preuve de persévérance pour arriver à ce résultat.

Jusque-là, le pédophile condamné en 2004 à douze ans de réclusion pour viol ou attouchements sur quatre jeunes filles dont la sienne, niait sa responsabilité.

Soutenait que c’est le garçon de cinq ou six ans, à l’époque des faits, il y a un peu plus de trois ans, qui était venu tout seul le rejoindre dans le lit qu’il partageait avec sa maman, sa compagne d’alors, pendant qu’elle prenait son petit-déjeuner au rez-de-chaussée, dans cette maison de la région brestoise.

Pourquoi aurait-il fait cela, cet enfant qui, depuis, s’est renfermé sur lui-même, peine à avoir des copains dans la cour de récré, sera longtemps suivi sur le plan psychologique ?

Pourquoi le prévenu l’aurait laissé lui caresser le sexe, lui rendant la pareille, quatre fois a priori, dix peut-être ?

La maman, désormais, n’accepte plus de confier ses deux garçons (un doute subsiste sur le fait que l’autre a aussi été victime au moins d’attouchements) qu’à sa fille, qui elle-même craint pour sa descendance et n’a pu retenir ses larmes ce jeudi à l’audience.

La maman de la victime n’envisage plus de relation avec un homme, vit dans le remords d’avoir fait entrer, bien malgré elle, le loup dans la bergerie.

Cet homme qui lui paraissait « si attentif et aimant », détruisant le havre de paix qu’elle voulait tant préserver.

Elle ne connaissait visiblement pas son antécédent judiciaire.

L’homme est décrit par l’expertise psychiatrique comme un « menteur pathologique », qui a des comportements pervers mais pas une structure perverse de la personnalité.

Son avocat a saisi la nuance et estimé qu’on ne soigne pas un pervers mais qu’un homme comme son client peut évoluer si l’on travaille sur ce qui le fait passer à l’acte.

Pour eux, c’est l’alcool, comme lors de la première affaire, quand bien même la mère de la victime ne l’a jamais vu ivre et amener un sac de bouteilles d’alcool chez elle.

Le procureur a évoqué « les chemins tortueux » empruntés par le prévenu pour se défausser de sa responsabilité.

« Je suis pessimiste sur le fait qu’il arrête.

Il est un danger pour la collectivité, notamment les enfants.

C’est un pédophile récidiviste.

Il faut aussi faire en sorte que cet enfant ait sa place dans la collectivité, et y veiller ».

Il a notamment réclamé cinq ans de détention et autant d’années de suivi sociojudiciaire.

À la barre ce jeudi, le prévenu a assuré qu’il veut guérir, allant jusqu’à envisager une castration chimique.

Il a demandé pardon.

Le tribunal a décidé de son sort : quatre ans ferme, obligation de soins et d’indemniser les victimes : 5 000 euros de dommages et intérêts pour l’enfant, 3 350 pour la maman dont les frais de psychologues pour son fils.

Le condamné, par ailleurs inscrit sur le fichier d’auteur d’infraction sexuelle, est reparti entre trois policiers, menotté devant les deux femmes, avant d’être emmené à la prison.

Source : Le Télégramme

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