Bordeaux | Trois ans de suivi socio-judiciaire pour un exhibitionniste

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Pédocriminel En liberté

L’expert psychiatre relève une dimension exhibitionniste et une attirance pour les adolescents
Arrêté dans un camping de Gironde, un enseignant condamné pour exhibition sexuelle et tentative de corruption de mineurs.

L’homme, radié de l’Éducation nationale depuis plusieurs années, mais professeur d’économie dans le privé, en Haute-Garonne, était jugé en comparution immédiate mercredi pour des faits commis trois jours plus tôt dans un camping de Soulac-sur-Mer.

Je ne m’explique pas comment j’ai pu faire ça. Je vais avoir besoin d’aide.»

C’est en ces termes qu’un enseignant de 50 ans, originaire de Toulouse, a reconnu devant le tribunal correctionnel de Bordeaux avoir exhibé son sexe devant trois adolescents de 14 et bientôt 16 ans.

Il a été déclaré coupable de l’intégralité et condamné à trois ans de suivi socio judiciaire l’obligeant à suivre des soins, à indemniser les victimes, et lui interdisant d’entrer en contact avec elles et de se rendre à Soulac.

Le tribunal a également prononcé une interdiction définitive d’exercer une activité auprès de mineurs.

Deux ans de prison, dont un an ferme, et un maintien en détention avaient été requis.

Une autre enquête est ouverte car l’un des adolescents l’accuse de viol.

Le camping était un lieu où il passait ses vacances, ainsi que les trois jeunes garçons, dont l’un, enfant placé, était pris en charge par les beaux-parents du prévenu, famille d’accueil.

Poursuivi pour «exhibition sexuelle» et «tentative de corruption de mineurs», le quinquagénaire n’a admis que la première, restant flou sur la seconde, mais n’allant plus jusqu’à plaider «le complot» comme lors de sa garde à vue.

L’affaire éclate dimanche, en fin de journée, lorsque les parents de l’un des trois adolescents accompagnent leur enfant à la gendarmerie.

Il vient de leur confier une scène inquiétante survenue quelques heures plus tôt.

Avec ses deux camarades, le jeune garçon s’est retrouvé dans l’un des espaces «sanitaires» du camping.

Comme tous les soirs, ils en profitent pour recharger leurs portables et discuter entre copains.

C’est alors que le quinquagénaire arrive.

Selon le récit du garçon, l’homme entre dans la pièce, ferme à clé derrière lui, sort son sexe et demande aux trois enfants de l’imiter, ce qu’ils refusent.

Il leur propose un concours d’éjaculation, ils déclinent.

Il finit par les inviter dans sa caravane pour regarder un film porno, ce que les trois amis refusent aussi.

Une enquête est ouverte et les deux autres adolescents sont auditionnés.

L’un confirme, l’autre – le jeune placé dans la belle-famille du prévenu, marié et père de deux garçons – assure d’abord que rien ne s’est passé, avant de s’ouvrir petit à petit.

Aux gendarmes, il parle de «cochonneries» que l’enseignant regarderait sur le web, d’une application qu’il aurait installée sur son téléphone pour cacher les images téléchargées et surtout d’une fellation qu’il lui aurait imposée, des mois auparavant.

«Le téléphone du prévenu a été saisi, mais malheureusement n’a pas été exploité», s’étonne le président, Marc Fritsch.

Et le magistrat de préciser que le parquet de Bordeaux a informé celui de Toulouse du viol dénoncé par le jeune garçon:

«Une enquête distincte va être ouverte.»

Pantalon en lin blanc, teint hâlé, phrasé choisi, l’enseignant conteste «tout attouchement» et évoque son «savoir être».

L’expert psychiatre qui l’a examiné a relevé chez lui :

«Une problématique sexuelle, avec une dimension exhibitionniste et une attirance pour les adolescents de sexe masculin».

Quand le substitut du procureur Mickaël Mercier l’interroge sur les raisons de sa radiation de l’Éducation nationale, le prévenu murmure qu’elles sont liées à «des échanges de messages inadaptés».

Dans le public, son épouse et la mère d’un ado pleurent.

«On ne va pas se mentir, souffle une avocate de partie civile. Une chape de plomb s’est abattue sur cette salle d’audience.»

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