Blois | Un homme de 42 ans condamné à 8 mois ferme pour avoir agressé sexuellement ses deux neveux de 6 et 9 ans entre 2011 et 2014

Les garçons n’avaient pas 10 ans lorsqu’ils ont été victimes d’attouchements de la part de leur oncle. Ce dernier a été condamné à huit mois de prison ferme.

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Deux petits garçons ont été victimes d’agressions sexuelles de la part de leur oncle entre début 2011 et fin 2014 dans deux communes du Blaisois.

Ils avaient entre 9 et 12 ans pour l’un, entre 6 et 9 ans pour l’autre, quand ils ont subi caresses sur le sexe, masturbations et même fellation pour l’un des deux enfants.

Un jour de novembre 2014, l’oncle touche le plus âgé en présence de son père.

Ce dernier, hors de lui, le somme manu militari de quitter la maison.

L’enfant confie alors à son père que ce n’est pas la première fois qu’il subit des attouchements de la part de son oncle.

Son petit frère aussi.

L’aîné indique également que son oncle lui a fait regarder des films pornographiques.

À la barre du tribunal mardi 16 avril, l’oncle, âgé de 42 ans, reconnaît seulement des caresses sur le sexe de ses neveux.

La présidente, Maggy Deligeon, lui fait remarquer que, en procédure, il a tout reconnu.

« Vous pouvez m’expliquer pourquoi vous l’avez dit au juge d’instruction ? » questionne la magistrate.

« On m’a obligé à parler de ça… »

« Qui ? »

« Je sais plus… »

« C’est le juge, c’est la police ? »

« C’est la police. »

Dans la salle, les parents des deux garçons écoutent attentivement les réponses.

Ils apparaissent soudés, assis côte à côte, se réconfortant.

Pourtant, ces faits ont laissé des traces sur le couple et toute la famille.

Lors de ses auditions, l’homme a admis être attiré par les enfants.

Entraîneur d’une équipe de foot de jeunes, il explique qu’il n’est jamais allé seul dans les vestiaires car « j’avais peur que ça dérape ».

La présidente lui demande alors « pourquoi ça a dérapé » avec ses neveux.

Parce qu’il estimait que, comme c’était la famille, c’était « moins grave ».

Il pensait que les parents ne s’en seraient pas aperçus.

Une expertise psychiatrique indique que l’oncle a un retard mental, que sa compréhension est réduite, qu’il est immature et conclut à une altération du discernement.

L’expert note un « gros sentiment de culpabilité ».

« Ce gros sentiment de culpabilité, je ne l’ai pas ressenti aujourd’hui », déclare la juge, qui s’inquiète du risque de réitération.

Surtout que, quelques minutes auparavant, le prévenu a demandé pourquoi l’un de ses neveux n’était pas là.

Ce à quoi la présidente a répondu :

« Celui qui a commis une infraction, c’est vous. »

La substitut du procureur, Béatrice Pavie, elle aussi, est préoccupée par une possible récidive :

« Je vois quelqu’un qui revient sur ces déclarations, qui se demande pourquoi l’enfant n’est pas convoqué, qui n’a pas l’air de comprendre pourquoi il est coupable… »

Elle requiert quatre ans de prison ferme et un suivi socio-judiciaire pendant sept ans.

L’avocat des parents et des enfants, Me Frédéric Chevallier, souligne que « les parents ont été absolument consternés et il y a eu chez eux un sentiment d’avoir été démissionnaires car des faits analogues, tant du côté du père que de la mère, se sont produits ».

Il insiste sur le bon comportement du père lorsqu’il a assisté à cette scène chez lui en mettant à la porte son frère :

« Le père est le meilleur baromètre de ses enfants car il a mis la barrière entre le bien et le mal. »

En défense, Me Emmanuelle Fossier ne s’attarde pas sur les faits.

Elle s’interroge plutôt sur la peine adéquate et plaide pour un accompagnement :

« Le soin, il est indispensable ».

Elle relate que son client, lui aussi, a été victime d’abus sexuels quand il était jeune.

Elle revient également sur l’altération du discernement relevé par l’expert.

« C’est quelqu’un qui réagit comme un enfant de 8 ans.

On a un déséquilibre entre son âge, sa maturité, sa sexualité. »

Le tribunal a condamné l’oncle à deux ans de prison, dont 16 mois avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans, comprenant une obligation de soins et d’indemniser les victimes.

Il devra verser 800 € à chacun des parents, 3.500 € à chaque neveu.

Il est également inscrit au fichier des délinquants sexuels.

Source : La Nouvelle République

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