Blois | Six mois de sursis pour celui qui abusait sa jeune voisine
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
oui
Pédocriminel En liberté
- 01/06/2022
- 07:12
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L’affaire est délicate comme à chaque fois qu’elle implique un auteur adulte et une victime mineure.
Un homme de 42 ans domicilié dans une commune de la vallée du Cher, a comparu mardi 24 mai pour répondre d’agression sexuelle sur une adolescente.
Tout a commencé par une plainte déposée le 19 mars 2021. La jeune fille âgée de 16 ans dénonce alors le comportement de son voisin qui, depuis un an, l’abreuve de messages au contenu souvent salace.
La situation s’est aggravée depuis trois mois puisqu’il profite de toutes les occasions de rencontres pour lui imposer des attouchements.
Il prend par exemple pour prétexte de la retrouver en venant l’aider à soigner les animaux de compagnie que possèdent ses parents.
« Un jeu »
« Je n’ai rien fait de mal, c’étaient des liens d’amitié »
prétend d’abord le prévenu qui a une compagne et un enfant.
La présidente Maggy Deligeon lui demande le sens des SMS dans lesquels il écrivait par exemple « Je t’aime ma princesse, tu me manques. ».
« Non je n’étais pas tombé amoureux, c’était un jeu d’échange des SMS »
justifie-t-il.
Dans un autre message, il évoque la peau douce et le parfum de la jeune fille.
« Comment le saviez-vous ? »
lui demande la magistrate.
« Il nous arrivait de se caresser les mains mais ça s’est arrêté là. »
La victime l’accuse pourtant d’attouchements.
« C’étaient des gestes involontaires. Je suis quelqu’un de tactile, j’aime bien tapoter mais rien de méchant. »
Le quadragénaire concède qu’il est allé « un peu trop loin » mais que l’âge de la jeune fille l’a dissuadé de commettre des faits encore plus répréhensibles.
Dans l’expertise psychologique, l’homme est décrit comme immature mais le risque de récidive est limité.
Invitée à s’exprimer, l’adolescente indique que des messages ont été effacés et que les gestes de l’adulte la rendaient « très mal à l’aise »
« C’était compliqué de lui faire comprendre, je ne savais pas quoi faire alors que je lui répondais par des smileys.»
C’est sa sœur aînée qui a découvert la situation et donné l’alerte.
« Le prévenu parle d’un jeu mais il était le seul à jouer, relève Me Maud Lhommédé, avocate de la partie civile,
il évoque un échange de SMS alors que la victime subissait une pluie de messages du matin jusqu’au soir ! »
Elle ajoute que ce harcèlement a bouleversé cette adolescente qualifiée de « vulnérable » au point que sa famille a décidé de déménager pour l’éloigner de son agresseur.
Contrainte morale
Au nom du ministère public, Kristenne Boivineau a requis une peine de prison assortie d’un sursis probatoire comprenant des soins.
« Le prévenu a exercé sur la victime une contrainte morale qui se déduit de leur grande différence d’âge, la jeune fille a eu un comportement ambivalent mais cela est fréquent chez les adolescents qui éprouvent à la fois de la peur et de la honte et ne veulent pas créer de soucis. »
En défense, Me Damien Vinet s’est appuyé sur l’expertise psychologique indiquant que les soins n’étaient pas utiles.
« Mon client a évolué depuis sa garde à vue même s’il a du mal à l’exprimer, il a intégré que son comportement n’était pas admissible.
Il se serait arrêté bien plus tôt face à une jeune fille qui aurait exprimé fermement son refus. »
Après délibéré, l’homme a été condamné à six mois avec sursis simple.
Son nom sera inscrit au fichier des auteurs d’infractions à caractère sexuel.
Il devra verser 600 euros en réparation à la victime.
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