Blois | Le père violeur a aussi agressé ses petits-enfants
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 26/01/2017
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Un homme a été condamné, mardi, à six ans de prison ferme.
Il avait agressé sexuellement ses petits-enfants, après avoir, vingt ans plus tôt, violé ses filles.
Un soir de 2013, un petit garçon, alors pas tout à fait âgé de 5 ans, explique à ses parents que son papy, le papa de sa maman, dort « cul nu. »
L’enfant relate que lorsque lui et sa cousine de 4 ans passent la nuit ou la pause déjeuner chez leurs grands-parents, dans l’agglomération de Blois, le papy prend parfois la main des deux petits et leur fait toucher son sexe.
Le père du garçonnet prend ce récit très au sérieux.
Il sait que sa belle-sœur, la sœur de sa compagne, a été violée, enfant, par ses propres frère et père.
Succèdent à ces dénonciations d’enfant des narrations sordides de la part des deux sœurs, mamans des deux cousins.
Entendue pour la première fois par des enquêteurs, la mère du petit garçon révèle avoir été violée par son père lorsqu’elle avait entre 12 et 15 ans.
Une fois par semaine, explique-t-elle, lorsque sa mère était absente, il la rejoignait, dans son lit à elle.
Il la pénétrait, d’abord avec un doigt, lui demandait de le masturber.
« C’est lui qui m’a pris ma virginité », finit-elle par déclarer dans le cadre de la procédure.
Maggy Deligeon, présidente du tribunal, qui juge, mardi 24 janvier, le désormais grand-père et son épouse, retrace la suite des événements.
La deuxième fille – présente à l’audience, ainsi que sa sœur et leurs compagnons respectifs – s’est exprimée à son tour, quelques jours après sa propre enfant.
Dans les années quatre-vingt-dix, entre ses 10 et ses 13 ans, elle a été la victime de « séances sexuelles avec son père et son frère, orchestrées par son père. »
Les déclarations des enfants, des petits-enfants conduiront le vice-procureur Jean Demattéis à prononcer, au moment de ses réquisitions, un résumé glaçant du dossier, dans lequel « un père viole ses filles, demande à son fils de violer sa sœur et à sa femme de regarder et, vingt ans plus tard, utilise ses petits-enfants pour assouvir ses pulsions sexuelles. »
A la barre, le prévenu aux cheveux blancs, aujourd’hui âgé de 63 ans, nie froidement.
Il a toujours décrit la situation dans laquelle il se trouve comme le fruit d’un complot orchestré, notamment, par ses gendres.
Dans une expertise psychiatrique, sont apposés les adjectifs « autoritaire », « tyrannique » au côté du nom du père et grand-père.
Son avocate, Me Alexandra Mizzi, indique qu’il n’existe « pas d’élément de nature à établir que [son client] est coupable. »
Elle met en avant le caractère fluctuant des récits des descendants, des « incohérences » dans les propos de l’une des deux filles.
L’épouse, la mère, la grand-mère, elle, ne prononce que peu de mots face au tribunal.
La faiblesse de sa voix, ses tentatives de gestes avortées contrastent avec la couleur vive de ses cheveux courts.
Il lui est reproché de ne pas avoir dénoncé les agressions sexuelles dont étaient victimes ses petits-enfants.
En garde à vue, elle avait décrit des scènes, avait notamment raconté qu’il lui était arrivé de masturber son mari ou de lui faire une fellation, en présence de l’un ou de l’autre petit – le garçonnet ou la fillette ayant été amené à toucher ou à embrasser le sexe du grand-père.
Comme son fils, qui s’était lui aussi, un temps confié, la mamie s’est rétractée par la suite.
A l’occasion d’une confrontation devant un juge d’instruction, elle a provoqué une violente réaction chez l’une de ses filles, jetant le soupçon sur la capacité de son enfant à se comporter en mère, en protectrice.
Me Sarah Lévêque souligne dans sa plaidoirie que sa cliente, dont l’intelligence est qualifiée de « basse » par des experts, a « besoin d’un aidant. »
L’avocate considère les aveux livrés comme « extorqués. »
Sursis pour l’épouse
Le tribunal suit les réquisitions du parquet, concernant le père et grand-père, en condamnant celui-ci, qui a déjà effectué dix mois de détention provisoire, à six ans d’emprisonnement, en décernant un mandat de dépôt et en ordonnant une inscription au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles.
L’épouse écope de deux ans avec sursis.
Chacun des deux petits-enfants recevra 5.000 € de ses grands-parents, solidairement.
Les deux filles, 12.000 € chacune de leur père.
Celle ayant subi des actes de la part de son père et de son frère obtient 1.000 € de ses parents, solidairement.
L’époux de cette dernière se voit attribuer 1.200 €, au titre du préjudice moral.
Sources: La nouvelle république
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