Blois | 10 mois avec sursis pour l’agression sexuelle d’une enfant de 7 ans

Un homme a été condamné à de la prison avec sursis pour une agression sexuelle sur une fillette de 7 ans, commise au printemps dernier.

Avec ses mots à elle, des mots d’enfant, une petite fille de 7 ans a confié à la maman de l’une de ses copines, courant avril, qu’un monsieur avait, quelques jours plus tôt, glissé sa main dans sa petite culotte et lui avait caressé le sexe.

L’adulte désigné, un quinquagénaire travaillant pour la commune loir-et-chérienne dans laquelle l’élève était scolarisée, avait, ce matin-là, pris un café à la garderie.

L’enfant s’était retrouvée sur ses genoux, à table, et avait joué avec le téléphone portable de l’homme.

Au tribunal, mardi, alors qu’il est jugé pour agression sexuelle, ce dernier nie tout geste déplacé.

Il aurait « parlé sous pression » à la gendarmerie où il a, tour à tour, indiqué ne pas se rappeler, puis reconnu en soulignant avoir « honte. »

« Je ne comprends pas comment j’aurais pu faire », proteste le suspect aux cheveux gris, lunettes sur le nez, mains croisées à la barre.

« Les animateurs se trouvaient à 50 cm de moi ! »

Interrogé sur la régularité de ses visites à la garderie, sur une éventuelle relation « privilégiée » avec la petite fille, le prévenu répond laconiquement qu’il venait « de temps en temps », qu’il n’était pas plus proche de cette enfant que des autres, à cette exception près qu’il connaissait ses parents.

Le tribunal fait part de ses questionnements face au manque de constance du quinquagénaire dans ses déclarations.

La fillette, elle, aurait tenu les mêmes propos à la mère de sa camarade, à sa propre maman, à un médecin, aux gendarmes.

Me Angela Vizinho-Joneau concède qu’il est « compliqué de juger de la véracité des propos d’une petite fille de 7 ans », mais met en avant la stabilité du récit de cette dernière.

Qualifiant l’épisode, qui a été suivi par un changement d’école, de « douloureux », l’avocate réclame 3.000 € de dommages et intérêts.

Le vice-procureur, Jean Demattéis, confirme le caractère « précis, circonstancié », non exagéré du discours de l’enfant.

Il estime que les dénégations du prévenu à l’audience sont « de circonstances », liées à une « difficulté à assumer les aveux faits en garde à vue. »

Le parquet requiert un an de prison avec sursis.

En défense, Me Stéphane Rapin refuse que le débat soit centré sur la question de l’exactitude des paroles de la plaignante, et s’attache à chercher si celles-ci peuvent être étayées.

L’avocat, qui plaide la relaxe au bénéfice du doute, évoque, alors, un « contexte à décharge », un examen médico-légal « prudent dans ses conclusions. »

Si son client a reconnu « le principe » du geste en garde à vue, lâche Me Rapin, il ne l’a, en revanche, jamais décrit précisément.

Le tribunal déclare le quinquagénaire coupable, le condamne à dix mois d’emprisonnement avec sursis.

Son nom figurera au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (Fijais), et il devra indemniser sa victime à hauteur de 1.500 euros.

Source : La Nouvelle République

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