“Bande de bâtards. Je vais me suicider et vous l’aurez sur la conscience”, crie le prévenu quand il comprend qu’il va passer les deux prochaines années en détention. “Qui va s’occuper de mes chats ? Je vais le faire ce sera tant pis pour vous.”
L’homme était poursuivi pour détention de l’image d’un mineur présentant un caractère pornographique.
À la demande d’un juge d’instruction de Saint-étienne, qui instruit une affaire de viol dans laquelle le prévenu est mis en cause, les policiers de Béziers ont perquisitionné le domicile de cet homme de 67 ans.
Et chez cet individu, déjà condamné pour des faits de pédophilie, sont retrouvés des DVD et clés USB contenant plus de 5 000 photos pédopornographiques.
“J’aime les corps !”
Face au président Barbier, le prévenu feint ne pas comprendre ce qu’on lui reproche. Pour lui, il n’y a aucun caractère pornographique dans les images qu’il a gardées. Juste des corps esthétiques à regarder.
Les photos sous le nez
De quoi agacer le président qui se lève de son fauteuil, s’approche du box des prévenus et en lui montrant toute une série de photos :
“Et cette photo, là, elle n’a rien de pornographique ? Et celle-là ?”
“Non”, rétorque l’homme malgré l’évidence. “J’ai gardé ces photos uniquement pour le plaisir. Il n’y a rien de sexuel là-dedans. Ils ne se masturbent pas. Il n’y a rien et puis ce ne sont pas des enfants que je connais. Ils sont heureux, ils sourient. Les enfants ne m’attirent pas. Je suis naturiste, ils sont réels alors que sur les photos non.”
“Ils font quoi, là, ils jouent à la belote”, s’énerve le président Barbier.
“Ce que je veux moi, c’est revoir mes chats. Ça fait trois jours que je ne les ai pas vus. J’ai 67 ans, je veux vivre tranquille. C’est tout.”
Lui-même abusé sexuellement
En établissant le profil psychologique du prévenu on apprendra que plus jeune, il a été lui-même abusé sexuellement.
Pour la défense, Me Nicole Foulquier l’assure : “S’il rentre en prison, il se suicide. Cela me fait peur. Les réquisitions sont sévères. Ne vaut-il pas mieux le traiter, le soigner. Il s’est écarté des enfants lors de sa sortie de détention en 2007. On ne l’a plus revu depuis. Sa vie en prison n’apportera rien. Si ce n’est de prendre un énorme risque. Dehors, il poursuivra son traitement et son suivi psychologique. Cette saisie de photos l’aidera à se libérer de ses maux.”
Humainement un dossier difficile
Pour le représentant du parquet de Béziers, Matthieu Colomar :
“C’est un dossier humainement difficile. Je vais requérir le mandat de dépôt et pourtant je ne veux pas le faire. Je vois que cette légèreté qui vous anime n’existe pas quand vous êtes dans ce box. Je vois aussi que vous êtes sérieux quand vous parlez de suicide et je vois votre détresse quant au devenir de vos chats. Mais ous encourez cinq ans de prison. Ces photos sont sans équivoque. Vous le savez. Vous êtes un pédophile et je n’ai d’autre solution que l’incarcération. Vous êtes le consommateur qui justifie que des enfants soient agressés, abusés. On leur impose ce que vous avez subi. Je ne vous comprends pas. “
Il va requérir deux ans de détention.