Béziers | 2 ans de prison pour l’ex-entraîneur de handball

L ‘homme était poursuivi pour atteinte sexuelle sur mineurs de moins de 15 ans et tentative de corruption de mineurs.

© Nassira BELMEKKI
© Nassira BELMEKKI

Un homme, ancien entraîneur de handball dans un club du Biterrois, a été condamné à 2 ans de prison avec un suivi socio-judiciaire d’une durée de 5 ans. Il lui est interdit d’entrer en contact avec des mineurs et il a aussi été inscrit sur le fichier national des délinquants sexuels. Il devra indemniser la seule victime qui s’est portée partie civile à hauteur de 5 000 €.

Les faits remontent à 2005. Le prévenu est contacté par sa victime de 12 ans via internet. Cette dernière se pose des questions sur sa sexualité et elle sait qu’elle s’adresse à un adulte de 35 ans.
Tous les deux finissent par convenir d’un rendez-vous et ont des rapports sexuels consentis.

Le gamin ne comprendra que quelques années plus tard que la situation n’avait rien de normal. C’est une rencontre fortuite dans Béziers qui sera l’élément déclencheur en 2013 de cette prise de conscience. C’est là que la victime va se décider et déposera plainte poussée par sa mère (présente sur l’audience, NDLR).

Des traces jusqu’en Gironde

L’enquête diligentée alors par les militaires de la compagnie de Béziers va permettre de retrouver des traces d’une autre agression sexuelle à Pessac (Gironde). Le prévenu, qui a déjà effectué une peine de détention provisoire de six mois, reconnaît l’ensemble de ces faits.

“Oui, c’est arrivé. Mais il n’y a jamais eu de violence. Tout a toujours été consenti. Je ne suis ni un pervers, ni un détraqué. Je suis juste attiré par les jeunes. Et c’est bien pour l’enfant qu’il ait réussi à tout dire. C’est aussi mieux pour moi. Je peux entreprendre des démarches pour me soigner. Parce que jusque-là j’avais un sentiment de honte.”

La présidente Claire Ougier lui fera remarquer : “Vous devriez intégrer qu’il vaudrait mieux que vous touchiez à des garçons de 25 ans plutôt qu’à ceux de 13 ans.”
Il faut dire qu’il a déjà été poursuivi en 1989 dans une affaire du même type.

Le prévenu se contente de répondre qu’il a : “Simplement comblé une faille affective.”

Les 18 mois de peine encore à faire seront aménagées

“Aujourd’hui, mon client ne sait pas qui il est. Il ne sait pas s’il est homosexuel ou non. Et est parti vivre à l’étranger. Il veut être reconnu comme une victime”, assure l’avocat de la partie civile. “On vient nous dire ici que l’adolescent était consentant.

Mais même s’il a voulu vivre une expérience homosexuelle, il aurait dû le faire avec une personne de son âge. Et lui, il montre le prévenu, aurait dû lui faire comprendre que la relation n’était pas dans la norme, interdite par la loi.

Il n’aurait pas dû assouvir ses fantasmes sur sa victime”, insiste le vice-procureur Jean-Louis Sire qui requiert deux ans de prison et un suivi sociojudiciaire.

Pour la défense : “Ces dossiers sont difficiles car ils renvoient à une forme de rejet et de détestation. Tout ce qui touche à la sexualité est dérangeant. Rejeter la peine sur ce jeune serait hors de propos, mais il ne faut pas remettre mon client en détention.
Il travaille beaucoup sur lui pour se sortir de ce travers.”

Le prévenu, bien qu’il soit venu à l’audience avec un sac et des affaires, ne partira pas en prison.

Les dix-huit mois de détention qui lui restent à faire peuvent être aménagés, s’il suit, sans faillir, les directives du juge d’application des peines.

Source: http://www.midilibre.fr/

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