Béthines | Viol sur mineur, un pédocriminel récidiviste condamné à 4 ans de prison ferme

« Je n’ai pas d’érection. Je suis un peu jaloux des personnes qui ont des érections. »

Dans la salle des Pas perdus du palais de justice de Poitiers.
© Photo NR

Après 9 ans derrière les barreaux pour un viol sur mineur de 15 ans, le prévenu avait agressé un autre jeune.

Le cas de Jean-Paul, 68 ans, c’est le casse-tête de l’institution judiciaire. Que faire de ces prévenus pédophiles dont les pulsions relèvent plus de la psychiatrie que de la leçon de morale ?

Dans cette histoire vécue hier après-midi par le tribunal correctionnel de Poitiers, il y a d’abord l’ingrédient d’origine où le pédophile reproduit ce qu’il a vécu : Le pédocriminel à été violé par son père et son oncle adoptif.

Cheveux longs sur un survêtement rouge, tatouages aux bras et visage buriné par des années de rue, le prévenu devait répondre d’une agression sexuelle sur un mineur de 11 ans.

“ Je sais que je vais être condamné ”

C’était entre fin août et début septembre 2017 à Béthines.

Une partie de pêche proposée à son jeune voisin. Des massages sur le dos, le ventre et le sexe. La victime en avait parlé à sa maman.

La brigade de gendarmerie de Saint-Savin avait fait le reste. Et le casier judiciaire de l’auteur présumé avait tout de suite sauté aux yeux des militaires.

Le pédocriminel venait de sortir de prison, quelques mois auparavant, après avoir purgé neuf ans de prison pour un viol sur mineur de 15 ans, en 2012.

« Que souhaitez-vous dire ? », lui demande, gênée, la présidente Thiercelin.

– « Je m’excuse. Je sais que je ne devais pas faire ça. Je suis retombé. Je voudrais me racheter. Si j’avais eu un accompagnement à ma sortie de prison, jamais je n’aurai été devant vous… »

Il ajoute :

« Je n’ai pas d’érection. Je suis un peu jaloux des personnes qui ont des érections. »

Les trois magistrates détournent le regard.

– « Et puis dire qu’on a été violé, devant tout le monde, ce n’est pas facile. Ça me fait souffrir et j’en ai honte, reprend le sexagénaire. Je fais mes excuses, je sais que je vais être condamné. »

Bien sûr, le psychiatre qui a expertisé le pédocriminel n’a pas mis longtemps à déceler « une personnalité pédophilique aux pulsions ancrées. »

Et pour le « parcours psychotraumatisé », la salle d’audience s’en doutait aussi un peu. Pour le ministère public, il n’y a pas de quoi lui donner des excuses pour autant.

« Et le petit ?, s’interroge au nom du parquet, Quitterie Bonnet, auditrice de justice. Il ne savait pas trop si c’était des carresses ? Ou des mensonges ? Il reconnaît qu’il a eu peur. Ce n’est pas un accident. Le prévenu voulait commettre ces faits en état de récidive légale. C’est une personnalité extrêmement préoccupante. »

En l’absence de l’avocate de la victime, dont les parents ont touché 2.000 € de dommages et intérêts, c’est le conseil du pédocriminel qui a fermé la marche :

« C’est très désagréable à plaider mais il n’a pas vu ça comme un acte de violence. Pour lui, l’interdit sexuel, c’est la pénétration, pas les caresses. »

Les magistrats le condamne à 4 ans de prison, mandat de dépôt, un suivi socio-judiciaire de 10 ans avec obligation de soins, interdiction de rencontrer la victime et les mineurs en général.

Source: lanouvellerepublique

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