Besançon | Un quadragénaire accusé d’agression sexuelle par deux adolescents est relaxé pour faute de preuves
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 02/10/2017
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Deux mineurs ont accusé un quadragénaire de leur avoir touché le sexe à Besançon. Le prévenu a nié. Le dossier, sensible et compliqué, a mené le tribunal à relaxer le suspect, faute de preuves suffisantes.
Laurent* est fruste, sur la défensive.
Le président Alexis Pernot lit les charges qui pèsent à son encontre.
Deux garçons de moins de 15 ans l’accusent d’agressions sexuelles commis entre janvier et mars 2017, sur un chemin de campagne non loin de Besançon.
Le même mode opératoire est reproché au quadragénaire.
Il se rend chez ses amis, les parents de Jordan*, 13 ans et demi, le 28 mars.
Il y retrouve d’autres adolescents, dont Killian*, 14 ans, à l’origine de la plainte.
D’après divers témoins entendus par les enquêteurs plus tard, l’un d’entre eux propose de fumer de l’herbe de cannabis.
Killian* accuse Laurent* d’être à l’origine de la consommation de drogue.
D’autres assurent que le frère aîné de Killian* disposait de la marchandise et Killian* aurait roulé le joint.
Laurent* est, malgré tout, accusé de corruption de mineurs.
Killian* est reconduit chez lui par Laurent*, en voiture, après la petite « fête » du début de soirée.
L’homme arrête son véhicule sur un chemin isolé. Ils parlent de sexe.
Les souvenirs divergent.
« Killian m’a raconté les expériences qu’il avait avec les filles », évoque Laurent*.
« Il me parlait en adulte, je lui ai parlé en adulte. Je n’y peux rien s’il a mal interprété. »
Selon Patrick Martin, l’avocat de la victime, Laurent* serait passé à l’acte.
« Il a proposé à Killian* de conduire en l’installant sur ses genoux », détaille le conseil des parties civiles.
« Il lui a alors caressé les jambes et touché le sexe. L’adolescent s’est débattu et a demandé à rentrer.
Il est arrivé chez lui en retard pour retrouver sa mère. »
Le garçon ne s’est pas confié tout de suite.
Il en a parlé un peu plus tard à sa sœur, son frère aîné et ses amis.
Jordan* s’est alors souvenu qu’il avait « subi la même chose en janvier ».
« L’histoire ne tient pas debout ! », explose Christophe Bernard, l’avocat de Laurent*.
« Les analyses ADN faites sur le pantalon de Killian*, aux endroits stratégiques, n’ont rien donné. Si mon client avait vraiment “ attaqué ” ce garçon, on aurait retrouvé ses cellules biologiques partout. Aucune trace de site pédophile n’a été retrouvée sur son ordinateur. Les plaignants ne sont pas des enfants de chœur. Ils ont des soucis avec la justice. Enfin, la maman du jeune homme indique que d’autres personnes de la famille ont subi des agressions sexuelles par le passé. De là à inventer cette lourde mésaventure entre copains et fratrie, il n’y a qu’un pas. Je demande la relaxe pour les deux chefs d’inculpation. »
Le parquet reconnaît que le dossier est compliqué et parsemé d’incohérences.
Il réclame néanmoins 10 mois ferme, dont huit avec sursis à l’encontre de Laurent*, avec obligation de soins.
Le tribunal tranche et décide de relaxer l’homme, au bénéfice du doute.
Source : L’Est Républicain
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