Bernwiller | Trois ans ferme pour agressions sexuelles sur mineurs

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Ce jeune homme avait déjà été condamné pour des faits d’agression sexuelle
Au tribunal de Mulhouse, un homme de 23 ans était jugé pour agressions sexuelles commises à Bernwiller sur six garçons de 8 à 11 ans qui ont fait état de « câlins », « bisous », « tapes sur les fesses». Le prévenu répondait aussi d’exhibition sexuelle et de détention d’images pédopornographiques.

Agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans, avec six victimes, des garçons alors âgés de 8 à 11 ans ; exhibition sexuelle au préjudice d’une de ces victimes et d’un septième garçon, âgé d’une douzaine d’années ; enregistrement et détention d’images à caractère pédopornographique, en l’occurrence 62 photos et deux vidéos, découvertes dans le téléphone du prévenu : voilà les infractions dont répondait, ce jeudi 1er août au tribunal judiciaire de Mulhouse, un Sundgauvien de 23 ans.

Et ce,  en état de récidive : le jeune homme avait déjà été condamné pour des faits d’agression sexuelle sur mineurs de moins de 15 ans, à deux reprises, pour des faits commis alors que lui-même était encore mineur.

Les faits en cause dans le présent dossier se sont déroulés en juin 2023 à Bernwiller, dans le Sundgau, où le prévenu, alors âgé de 22 ans, habitait.

Une partie des victimes s’étaient rapidement confiées à leurs parents et la gendarmerie d’Altkirch a été saisie dès le 28 juin 2023.

Le vingtenaire a été interpellé deux jours plus tard et placé en détention provisoire à l’issue de sa garde à vue.

Il allait à la rencontre des garçons dans un parc de sa commune et passait du temps avec eux.

Les victimes ont relaté avoir subi divers gestes de sa part : des « câlins » ; des « bisous », sur la joue, dans le cou, sur le front, voire pour l’un « au coin des lèvres » ; des « tapes sur les fesses » pour l’un ou l’autre…

Deux des mineurs ont indiqué que le jeune homme leur avait montré son sexe.

La présidente d’audience, Tiffany Gamain, et la procureure, Carine Greff, évoquent encore le type de propos que le prévenu pouvait adresser aux mineurs, comme ce compliment lancé à l’un sur ses « beaux yeux verts » ou ce message reçu par un autre sur son téléphone :

« Tu me manques, j’ai hâte de te voir mon bébé, mon petit protégé ».

Le vingtenaire nie ou minimise une grande partie de ce qui lui est reproché.

Il conteste tout fait d’exhibition sexuelle.

Il reconnaît avoir fait des « bisous, quelquefois, juste sur la joue ».

Il reconnaît aussi s’être livré à des « câlins », mais les dépeint comme bien innocents :

« Des câlins tout simples, comme si je faisais un câlin à ma petite soeur […] Je ne faisais rien de mal », dit-il. La morsure à la cuisse dénoncée par une des victimes ?

« C’était un jeu », se défend le Haut-Rhinois.

Les images pédopornographiques, arrivées sur son téléphone via la messagerie cryptée Telegram ?

« On m’a envoyé ça et ça s’est enregistré », déclare le prévenu comme si ça s’était fait à son insu…

« On ne reçoit pas ce genre d’images si on ne les recherche pas », lui renvoie la présidente.

Les parents de quatre des victimes sont présents.

Les uns relatent par exemple comment, après les faits, leur fils « ne pouvait plus dormir sans lumière », « n’osait plus retourner au parc », « ne sortait plus ».

Ils se demandent aussi ce qui aurait pu se passer si les enfants ne s’étaient pas confiés rapidement.

« Je ne serais jamais allé plus loin que des câlins », assurera en réaction le prévenu, qui répète, au fil des débats : « Les enfants ne m’attirent pas du tout ».

« Vous avez quelqu’un qui est dans le déni total », s’inquiète la procureure, pour qui le jeune homme « n’a pas avancé d’un iota » depuis ses deux premières condamnations. Carine Greff n’a « aucun doute sur le caractère sexualisé des gestes commis sur les victimes ».

Elle requiert quatre ans de prison ferme, six ans de suivi sociojudiciaire et une interdiction définitive de toute activité impliquant un contact régulier avec des mineurs.

« Aucun enfant n’a dénoncé des attouchements sur ses parties intimes », souligne, côté défense, Maitre Pierre Rein, pour qui la position de son client qui conteste la connotation sexuelle des gestes qu’il a eus peut « tenir la route ».

L’avocat plaide la relaxe pour l’ensemble des infractions.

Le tribunal a estimé, lui, que l’ensemble des infractions étaient constituées.

Il a condamné le prévenu, Anthony Denis, à trois ans de prison ferme, avec maintien en détention, et à un suivi sociojudiciaire d’une durée de six ans, durant lesquels le jeune homme devra justifier de soins et d’un travail, à défaut de quoi il encourra trois ans de prison supplémentaire.

Le vingtenaire a interdiction définitive d’exercer toute activité impliquant un contact régulier avec des mineurs.

Le tribunal lui interdit aussi d’entrer en contact avec les victimes et leurs parents et de paraître à Bernwiller lorsqu’il sortira de prison.

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