Belfort | Un quinquagénaire récidiviste condamné à 6 ans ferme
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 13/03/2021
- 23:18
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Antoine* vient d’être père quand il décide de parler, 10 ans après les faits.
Il se rend au commissariat de Mulhouse le 17 mars 2016 et dépose une plainte contre « son parrain de cœur », qui l’aurait agressé sexuellement entre ses 7 et 14 ans.
Ce dernier est chauffeur routier à Montbéliard.
Ami de la famille d’Antoine avec une vraie place de confiance, il accompagne le garçonnet dans sa passion pour l’équitation, puis le motocross.
Le plaignant raconte comment son « parrain » le rejoint dans sa chambre pour pratiquer sur lui des fellations, lui demande de le masturber.
Durant ses sept années émaillées de cadeaux, poney, motos, consoles de jeux, il lui demandera aussi de se faire sodomiser par le gamin.
Un mode opératoire du pédophile qui marque l’esprit des enquêteurs, qui retrouveront des similitudes avec d’autres témoignages de jeunes garçons.
Quatre d’entre eux étaient représentés par leur avocat ce mercredi au tribunal de grande instance de Belfort.
Au fil des 5 ans de procédure, les enquêteurs interrogent le jeune frère d’Antoine, Théo*.
Ce dernier aurait aussi subi des attouchements, « des baisers avec la langue » quand il était âgé de 6 ans.
« C’était une personne de confiance dans la famille »
De proche en proche, de nouvelles victimes surgissent.
Kevin*, 8 ans, le fils d’un collègue routier, subit lui aussi ses agressions sexuelles.
Fugue, tentative de suicide et séjour en psychiatrie seront le prix silencieux de ce jeune garçon à l’enfance ravagée.
À la barre, Hector*, 14 ans à l’époque, parle de la soirée de Nouvel an où le prévenu a profité de son sommeil pour caresser l’adolescent.
« C’était une personne de confiance dans la famille, c’était impensable ».
Hector aura la force de repousser les avances et surtout d’en parler à ses parents.
« Le mode opératoire est toujours le même, le prédateur instaure une confiance préalable avec la famille, puis l’enfant, s’autoproclame « parrain de cœur » pour justifier sa présence et ses cadeaux, et passe à l’acte », résume M e Dreyfus Schmidt, avocat d’une victime.
L‘ordinateur du prévenu révèle la consultation de sites pédopornographiques entre 2013 et 2016.
Le routier nie l’ensemble des faits qui lui sont reprochés.
La maturité psychoaffective d’un enfant de 12 ans
L’homme avoue n’avoir jamais eu de relations consenties avec un homme ou une femme adulte.
Qu’il a été abusé sexuellement à l’âge de 7 ans et qu’un blocage s’est imposé à lui vers ses 12 ans, où il devient la risée des copains, « l’empêchant de poursuivre sa maturité psychoaffective » souligneront les experts.
Devant l’état de récidive, le tribunal prononce une condamnation de 6 ans de prison avec effet immédiat, les policiers sont là pour escorter le quinquagénaire.
La réclusion est assortie de 3 ans de suivi sociojudiciaire, d’une obligation de soins, d’une interdiction définitive d’être en contact avec des mineurs.
Il versera des dommages et intérêts à chaque victime.
*les prénoms ont été modifiés
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