Belfort | Un ex-surveillant de lycée condamné pour atteinte sexuelle et harcèlement

oui

Pédocriminel En liberté

Pour le tribunal, la faute est celle de celui qui abuse de sa fonction pour parvenir à ses fins
Un ex-surveillant de lycée a été condamné à 6 mois de prison ferme et 2 ans de sursis probatoire pour atteinte et harcèlement sexuels sur mineur ce mercredi par le tribunal correctionnel de Belfort. Le prévenu reconnait à peine avoir “franchi une barrière” sur les réseaux sociaux avec trois élèves.

Le tribunal correctionnel de Belfort a condamné ce mercredi un ex-surveillant de lycée pour atteinte sexuelle sur mineur et harcèlement sexuel, après qu’il a entretenu des échanges avec trois élèves sur les réseaux sociaux.

Il y commentait le physique des jeunes filles et insistait notamment pour obtenir des photos d’elles dénudées.

Les faits se sont déroulés entre 2018 et 2020, à l’abri des regards, sur le réseau social Snapchat, après que le jeune homme, âgé de 26 ans à l’époque des faits, a initié des demandes de contact avec trois jeunes élèves.

Sous prétexte de parler musique, les messages évoluent vers des commentaires sur le physique des jeunes filles, commentant leur poitrine ou leurs fesses, ou suggérant certaines tenues.

Il demande également des photos intimes.

Un réseau social qui ne laisse pas de traces

“J’ai un peu franchi la barrière” reconnait à peine le mis en cause, aujourd’hui trentenaire athlétique, qui réfute tout harcèlement.

Snapchat a la particularité de permettre l’envoi de messages et de photos qui disparaissent quasi instantanément.

L’une des jeunes filles cède à cette séduction et consent des rapports sexuels, avant de se sentir prise au piège par le caractère insistant des demandes et de les dénoncer auprès d’un autre assistant d’éducation.

Le mis en cause lui demandera alors de taire leur relation, prétextant vouloir “les protéger tous les deux”.

Trois ans après les faits, les trois victimes éclatent en sanglots à la barre en revenant sur cette période de leur scolarité, confrontées aux outrances de celui qui devait incarner l’autorité auprès d’elles.

Alors dévorées par la honte et la peur d’être coupable.

Pour le tribunal, la faute est celle de celui qui abuse de sa fonction pour parvenir à ses fins.

Il a suivi les réquisitions du procureur qui demandait 30 mois d’emprisonnement dont 24 avec sursis probatoire.

Un exemple pour d’autres victimes

Pour Me Darey, qui représente deux des trois victimes, les réseaux sociaux mettent à l’épreuve la capacité de la justice à apporter des réponses, faute de preuves face à ce type de harcèlement :

“On peut y échanger en toute clandestinité puisque rien n’est transparent, tout est effacé immédiatement. Je suis persuadé qu’il y a dans d’autres établissements scolaires des filles qui vivent la même chose et qu’elles ont aussi peur du qu’en dira-t-on, de l’image qu’elles pourraient avoir vis-à-vis des camarades de classe, et n’osent pas dénoncer. Il faut leur dire que c’est nécessaire de le faire pour protéger toutes leurs autres copines de classe qui pourraient subir le même sort.”

Le prévenu, qui réside actuellement à l’étranger, a rendez-vous avec un juge pour aménager sa peine de six mois de prison ferme.

Son sursis probatoire de deux ans est assorti d’une interdiction d’entrer en contact avec les victimes, d’exercer une profession en contact avec des mineurs pendant 10 ans, et d’une inscription au fichier des auteurs d’atteinte sexuelle.

Il devra également verser un total de près de 8.000 euros de dommages et intérêts aux trois victimes.

Source(s):