Belfort | Laxisme judiciaire pour le papy violeur

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Sa petite-fille n’était âgée que de 5 ans lors des premiers viols. L’affaire a été correctionnalisée
Un homme de 63 ans a été condamné à 4 ans de prison ferme pour avoir agressé sexuellement la petite-fille de sa compagne entre 2011 et 2018 alors qu’elle était âgée de 5 ans au départ. À l’audience, le tribunal a dû lui tirer les vers du nez pour qu’il avoue avoir commis les faits reprochés.

« Qu’on ne se trompe pas ! Des pénétrations il y en a eu. La victime a subi plusieurs fois des viols ! » assure Cindy Bernard, le substitut du procureur.

La représentante du ministère public rappelle au prévenu, un homme de 63 ans, qu’il échappe à la cour d’assises car :

« L’affaire a été correctionnalisée avec l’accord de la victime pour éviter qu’elle ne souffre trop pendant le jugement ».

La victime, une jeune fille née en 2005, a poussé les portes de la gendarmerie de Giromagny le 26 avril 2018 pour dénoncer des agressions sexuelles. L’auteur serait le compagnon de sa grand-mère. Les faits ont commencé depuis 2011 alors qu’elle n’a même pas encore 6 ans.

Présente à l’audience, Marion* ne veut pas évoquer les faits. Dans ses auditions elle décrit :

« Il me caressait la poitrine et le sexe. Plusieurs fois, il m’a pénétré le sexe avec ses doigts. Il le faisait alors j’étais couché dans le lit avec ma grand-mère à côté ».

À la barre, son agresseur ne reconnaît qu’à moitié ce qu’on lui reproche.

« C’était des papouilles, des attouchements, pas des agressions », explique-t-il.

« J’ai fait une bêtise et je regrette », ajoute-t-il en s’excusant auprès de sa victime.

Cindy Bernard le reprend :

« C’est un mot un peu faible pour qualifier ce que vous avez fait subir à cette petite fille ».

Au fil de l’audience, le prévenu est poussé dans ses retranchements et doit se justifier sur des faits encore plus graves que des attouchements.

« Marion parle de plusieurs pénétrations digitales. Elle dit même que vous aviez tenté de la pénétrer avec votre sexe », demande Jean-Philipp Ghnassia, le président du tribunal.

Le sexagénaire nie avant de finalement reconnaître ces pénétrations.

Autre élément qui interpelle le tribunal, l’historique de recherche internet du prévenu. « On retrouve des recherches comme « jeune fille qui se masturbe » ou « relation sexuelle père fille » ».

« Des recherches très inquiétantes », souligne Cindy Bernard qui requiert 7 ans de prison ferme avec mandat de dépôt. Il devra aussi indemniser la victime et sa mère pour le préjudice moral à hauteur de 11 000 €.

Maître Chassard, qui représente la partie civile, revient sur la vie de Marion depuis ces faits.

« Elle se mutile et a tenté de mettre fin à ses jours ».

La jeune fille, présente à l’audience, a d’ailleurs témoigné à la barre.

« Ça fait 4 ans, depuis que j’ai dit tout ça, que j’ai peur. J’ai l’impression, à l’écouter, qu’il s’en fout alors que moi j’y pense toute ma vie. Il me dégoûte ».

Du côté de la défense et de Maître Martin, on essaye d’atténuer la peine demandée par le ministère public en peignant le portrait d’un homme « faible intellectuellement et qui a subi les mêmes faits à 14 ans ».

Après délibération, le tribunal condamnera le sexagénaire à 4 ans de prison ferme accompagnés d’un suivi sociojudiciaire de 5 ans une fois la peine effectuée. Un mandat de dépôt différé est prononcé à son encontre. Le prévenu est également interdit d’entrer en contact avec la victime et de travailler avec des mineurs pendant 10 ans.

*Le prénom a été changé

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