Bapaume | Agressions sexuelles à la Maison de l’Enfant, 9 agressions reconnues sur les 13 accusations, six mois ferme
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 08/03/2017
- 00:00
Le 24 janvier, huit heures d’audience avaient été nécessaires pour étudier le dossier.
Treize enfants se disaient victimes d’agressions sexuelles de la part de Christophe Dignoire.
Des faits qui s’étaient déroulés à la Maison de l’enfant à Bapaume entre 2009 et 2012 et dans un bus.
Le délibéré a été rendu ce mardi en début d’après-midi.
Christophe Dignoire a été condamné à deux ans de prison, dont dix-huit mois avec sursis.
L’ancien agent d’entretien a l’interdiction de retourner dans l’établissement et dans la commune.
Les faits s’étaient produits entre 2009 et 2012 dans les bus ou dans des couloirs, quand ce conducteur de bus et agent d’entretien était seul avec ces enfants déjà fragilisés.
Il leur avait demandé notamment de lui frotter le sexe avec leurs mains.
La Maison de l’enfant, à Bapaume, est un centre où sont placés les filles et garçons entre 4 et 18 ans.
Des enfants en difficulté qui ont connu des problèmes de violences ou d’éducation dans leur famille.
Certains y restent quelques mois, d’autres des années.
Christophe Dignoire y travaillait depuis une vingtaine d’années et y était un peu l’homme à tout faire.
Pendant l’audience longue de huit heures, l’homme aujourd’hui âgé de 47 ans avait tout nié, de son homosexualité aux agressions sexuelles sur les enfants.
« Je n’ai jamais rien fait à ces gamins.
Je n’ai jamais eu un geste déplacé.
Depuis le début de ce dossier, je suis sur la défensive.
Je ne vis plus depuis quatre ans. »
Les premières révélations de quatre enfants remontaient à un repas, en octobre 2012, avec une éducatrice.
Un enfant avait mimé le geste que demandait de lui faire Christophe Dignoire et le nommait clairement,
« celui qui fait des travaux ».
Suite à ces révélations, une soixantaine d’enfants avaient été auditionnés par la gendarmerie.
Au total, treize témoignages évoquaient des agressions sexuelles de la part du conducteur de bus.
Cinq ans de prison avaient été requis par Élise Bozzolo lors de l’audience du 24 janvier.
« Placer des enfants dans une structure comme à Bapaume n’est pas une sanction, mais une chance offerte pour se reconstruire, avait expliqué la substitut du procureur.
Cette affaire d’agressions sexuelles est le pire de ce que je peux attendre quand je décide un placement.
C’est une trahison pour moi. »
Le tribunal est allé en dessous des réquisitions du parquet et a reconnu neuf agressions sur les treize.
Christophe Dignoire, défendu par Me Contrafatto, a été condamné à deux ans de prison, dont dix-huit mois avec sursis.
Il devra verser 600 euros de dommages et intérêts à chacun des enfants.
Il est désormais inscrit au fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (FIJES).
L’agent d’entretien et conducteur de bus a l’interdiction d’exercer un métier en contact avec des mineurs, même en tant que bénévole.
Il n’a plus le droit « d’apparaître à Bapaume », souligne la présidente Hibon.
Source : La Voix Du Nord
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